Certains fichiers «top secret»
Des documents américains ont fuité, voici ce qu'ils contiennent

Des documents américains classifiés, dont certains «top secret», publiés en ligne après une fuite, détaillent les vues de Washington sur la guerre en Ukraine. Ils semblent indiquer une collecte d'informations sur de proches alliés des Etats-Unis.
Publié: 12.04.2023 à 21:33 heures
Le Pentagone a estimé que cette divulgation de documents confidentiels représentait un «risque très grave» pour la sécurité nationale américaine.
Photo: keystone-sda.ch

Le Pentagone a estimé que cette divulgation de documents confidentiels représentait un «risque très grave» pour la sécurité nationale américaine et le ministère de la Justice a ouvert une enquête pénale.

L'authenticité de ces photographies, qui circulent sur différents sites internet, n'a néanmoins toujours pas été confirmée publiquement par les autorités, ni pu être indépendamment établie. En voici un aperçu dressé à partir de documents examinés par l'AFP.

Le bilan de la guerre en Ukraine

L'un d'entre eux dresse un bilan du conflit en Ukraine au 1er mars 2023, soit après un peu plus d'un an de combats, et évalue les pertes russes entre 35'500 et 43'500, contre 16'000 à 17'500 pour l'Ukraine.

Moscou aurait aussi perdu plus de 150 avions et hélicoptères, contre plus de 90 pour Kiev.

Une autre version du document, apparemment retouchée, affirme au contraire que les pertes ukrainiennes seraient supérieures aux russes, semblant confirmer les craintes du Pentagone que cette fuite puisse «potentiellement alimenter la désinformation».

Pénurie de missiles antiaériens

Deux documents en date du 28 février détaillent l'état préoccupant des défenses aériennes ukrainiennes, qui ont jusqu'ici joué un rôle crucial contre les frappes russes, empêchant Moscou de prendre le contrôle de l'espace aérien.

La capacité de Kiev à maintenir des défenses aériennes de moyenne portée pour protéger la ligne de front «sera réduite à néant d'ici au 23 mai», peut-on y lire.

Près de 90% des défenses de moyenne et longue portée de l'Ukraine seraient en effet constituées de systèmes SA-11 et SA-10 de l'ère soviétique, qui pourraient se trouver à court de munitions respectivement fin mars et début mai, indique l'un des documents.

Des frappes de drones en Russie envisagées

Selon un document non daté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky aurait regretté auprès de son plus haut général que l'armée ukrainienne ne dispose pas de missiles de longue portée qui permettraient de viser les forces ennemies directement en territoire russe, et aurait suggéré fin février de réaliser une telle frappe plutôt au moyen de drones.

Ces informations, qui semblent indiquer une surveillance par Washington d'un proche partenaire, pourraient en partie expliquer la réticence des Etats-Unis à fournir à Kiev les armes de plus longue portée qu'elle réclamait, mais ces hésitations américaines datent d'avant l'échange mentionné.

Manifestations en Israël

Un autre document non daté affirme que des dirigeants du Mossad, le service de renseignement israélien, auraient encouragé tant des responsables de l'agence que les citoyens ordinaires à protester contre la controversée réforme du système judiciaire en Israël.

La source de cette information – l'interception de communications électroniques – parait indiquer des opérations américaines d'espionnage contre un pays allié.

Inquiétude quant aux munitions sud-coréennes

Le conseil de sécurité nationale sud-coréen a redouté que les Etats-Unis ne transfèrent à Kiev certaines munitions commandées auprès de Séoul, ce qui serait allé à l'encontre de la volonté de la Corée du Sud de s'abstenir de fournir des équipements létaux à l'Ukraine, selon un document abordant un échange du 1er mars entre deux responsables sud-coréens.

Cette révélation, qui semble encore une fois suggérer l'espionnage par Washington d'un proche allié, a donné lieu à des critiques en Corée du Sud, où l'opposition a réclamé mercredi l'ouverture d'une enquête. Les services du président Yoon Suk Yeol ont rétorqué que les accusations d'écoutes étaient d'«absurdes mensonges».

La mer Noire surveillée

Un document en date du 27 février aborde les vols de surveillance de la mer Noire par les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France et l'Otan, de fin septembre à fin février, au moyen d'appareils avec ou sans équipage.

Environ deux semaines après la rédaction de ce document, Washington a accusé l'armée russe d'avoir intercepté au-dessus de la mer Noire un de ses drones Reaper MQ-9 et de l'avoir endommagé, ce que Moscou a démenti.

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