La vice-présidente américaine Kamala Harris a assuré lundi qu'elle ne rencontrerait pas Vladimir Poutine pour parler de la guerre en Ukraine, sans que Kiev ne soit représentée. Si elle est élue présidente, une rencontre avec le président russe n'aurait «pas lieu bilatéralement, sans l'Ukraine», a-t-elle expliqué dans un entretien à la chaîne CBS. «L'Ukraine doit avoir son mot a dire dans l'avenir de l'Ukraine.»
Sur ce dossier majeur de politique étrangère, la candidate démocrate à la Maison Blanche a cherché à se différencier clairement de son concurrent Donald Trump, à un mois de l'élection présidentielle. «Si Donald Trump était président, Poutine serait assis à Kiev en ce moment même, soyons clairs», a-t-elle insisté. «Il dit: 'Oh, je peux y mettre fin dès le premier jour'. Vous savez ce que c'est? Il s'agit d'une capitulation.»
Trump assure régulièrement qu'en cas de retour au pouvoir, il mettrait fin à la guerre en Ukraine avant même une éventuelle prise de fonctions en janvier. Mais il ne précise jamais comment il s'y prendrait. «Nous soutenons la capacité de l'Ukraine à se défendre contre l'agression non provoquée de la Russie», a rappelé Mme Harris. Interrogée sur un éventuel soutien à une inclusion de l'Ukraine dans l'Otan, elle n'a pas voulu se projeter au-delà de l'élection présidentielle. «Ce sont des questions que nous traiterons si et quand nous en arriverons là», a-t-elle déclaré.
Inquiétude persistante de Kiev
Fin septembre, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a effectué une visite aux Etats-Unis, où il a rencontré l'actuel président américain Joe Biden, ainsi que Kamala Harris et Donald Trump. Après sa rencontre avec Donald Trump, il s'est dit «reconnaissant» d'une réunion «très productive», où il lui a présenté son «plan de victoire».
L'Ukraine s'inquiète d'une perte du soutien des Etats-Unis en cas de victoire de Donald Trump. Celui-ci dénonce en effet régulièrement les montants pharamineux débloqués par Washington pour Kiev depuis 2022. Avant sa rencontre avec Zelensky le tribun républicain l'avait qualifié de «meilleur commercial de la planète». «Chaque fois qu'il vient dans notre pays, il repart avec 60 milliards de dollars», a-t-il ironisé.
A contrario, Joe Biden a juré que «la Russie ne l'emportera pas». Lors de son entrevue avec Zelensky, il a annoncé une «augmentation de l'aide à la sécurité» – sans toutefois mentionner le feu vert espéré par Kiev pour tirer vers la Russie des missiles de longue portée fabriqués aux Etats-Unis.