Il arrive régulièrement que la Suisse soit confondue avec la Suède. L'été dernier, le président américain, Joe Biden, est même tombé dans le piège lors du sommet de l'OTAN à Madrid. C'était aussi arrivé à plusieurs de ses prédécesseurs, dont Donald Trump et George W. Bush.
Aujourd'hui, la Suède et la Suisse ont une fois de plus été interverties, et ce, au Pakistan. Comme le montre une vidéo, un groupe de manifestants trouve lui aussi que les deux pays se ressemblent à s'y méprendre. Et au lieu du drapeau suédois, ils ont mis le feu à un drapeau suisse lors d'une action de protestation. C'est ce que rapporte Watson, sans qu'un lieu ni une date précise ne soit indiquée par le média.
Mais pourquoi avaient-ils l'intention d'enflammer le drapeau suédois? En guise de représailles. Samedi 21 janvier, un groupuscule d'extrême droite suédois avait brûlé le Coran devant l'ambassade de Turquie à Stockholm.
En première ligne se trouvait le provocateur Rasmus Paludan, fondateur du parti danois anti-immigration et islamophobe Stram Kurs (ce qui signifie «ligne dure»). Il avait organisé le rassemblement. Des images le montrent en train de mettre le feu au livre sacré avec délectation.
L'erreur a été remarquée... après coup
La manifestation des extrémistes de droite a suscité une grande indignation et des protestations dans le monde islamique. Comme celle que l'on voit dans la vidéo. Personne n'a semblé remarquer qu'ils avaient mis le feu au drapeau suisse au lieu du drapeau suédois.
Depuis, les protestataires pakistanais se sont aperçus qu'ils avaient mis le feu au drapeau suisse par erreur. Des images récentes des manifestants sur place les montrent en train d'enflammer le drapeau suédois. Depuis que les manifestants d'extrême droite ont brûlé le Coran, les tensions entre la Suède et la Turquie se sont intensifiées.
«Attaque contre des valeurs sacrées»
Les relations entre Stockholm et Ankara sont de toute façon très tendues en raison de la dispute sur la demande d'adhésion de la Suède à l'OTAN. La Turquie et la Hongrie sont les seuls des 30 pays de l'Alliance atlantique à ne pas avoir accepté l'entrée du pays scandinave dans l'organisation, jusqu'à présent.
Lors de sa visite en Turquie initialement prévue le 27 janvier, le ministre suédois de la Défense, Pal Jonson, avait l'intention de faire en sorte que le président turc, Recep Tayyip Erdogan, lève son opposition à l'adhésion de la Suède à l'OTAN.
Mais l'autorisation donnée par les autorités suédoises à la manifestation a déclenché la colère du gouvernement d'Ankara. Le porte-parole de Recep Tayyip Erdogan, Ibrahim Kalin, a écrit sur Twitter que le fait d'autoriser la manifestation malgré «tous nos avertissements» correspondait à un «encouragement aux crimes de haine et à l'islamophobie». Cette «attaque contre des valeurs sacrées» n'est «pas de la liberté, mais de la barbarie moderne».