Devant 36'000 personnes
Bernie Sanders et Neil Young s'allient devant une foule anti-Trump

Bernie Sanders remplit le parc Gloria Molina à Los Angeles, soutenu par Neil Young. L'octogénaire exhorte la jeunesse à se battre debout pour la justice face aux difficultés du pays et à l'avenir incertain de l'Amérique.
Publié: 13.04.2025 à 08:08 heures
Bernie Sanders espère pousser de nouveaux candidats indépendants à se présenter aux élections de 2028.
Post carré.png
AFP Agence France-Presse

A 83 ans, Bernie Sanders refuse de baisser les bras. Le socialiste le plus célèbre des Etats-Unis a rassemblé des milliers de personnes samedi à Los Angeles, s'imposant comme un des rares opposants audibles face au retour de Donald Trump.

Attirer le peuple anti-Trump

«Vous êtes environ 36'000, le plus grand rassemblement que nous ayons jamais eu», a lancé le sénateur du Vermont. Il a sous-entendu que la foule dépassait celle de ses meetings de 2016 et 2020, lorsqu'il briguait l'investiture démocrate à la présidentielle.

«Et votre présence ici aujourd'hui rend Donald Trump et Elon Musk très nerveux!», s'est-il félicité, sous les rugissements du public. Depuis deux mois, l'élu indépendant, jamais encarté au Parti démocrate, draine les foules avec sa tournée «Combattre l'oligarchie». Dans le Nebraska, le Colorado, l'Arizona ou encore le Nevada, le ténor de la gauche attire le peuple anti-Trump, sonné par le manque de résistance politique au milliardaire républicain.

Après Coachella, «Berniecella»

A Los Angeles, il a rempli le parc Gloria Molina, soutenu par le chanteur contestataire Neil Young, qui a fait scander le slogan «Reprenez l'Amérique!», sur un air de guitare électrique. L'énergie de la foule a poussé la chanteuse féministe Maggie Rogers à surnommer l'événement «Berniecella», en référence au festival de musique Coachella, qui se déroule actuellement dans le désert californien.

C'est d'ailleurs là que l'octogénaire a fait une brève apparition surprise sur scène: «Ce pays est confronté à de très grandes difficultés et l'avenir de l'Amérique dépend de votre génération», a-t-il lancé à la jeunesse en l'exhortant à se «battre debout pour la justice», sans quoi elle fera face à son «propre péril».

Une foule effrayée par Trump

Un discours qui réconforte un peu Alex Powell, venue en t-shirt camouflage à Los Angeles. «Nous avons besoin d'espoir», confie à l'AFP la femme de 28 ans. «Je suis vraiment déçue par la réponse des démocrates, je veux plus d'action de leur part, plus d'indignation.»

«Le nouveau mandat de Donald Trump est affligeant, c'est vraiment effrayant», poursuit cette enseignante, dont certains élèves sont «traumatisés» par l'expulsion de leurs parents immigrés hors des Etats-Unis.

Mais celui qui génère le plus de rancoeurs reste Elon Musk, chargé par Donald Trump de tailler dans les dépenses publiques. «Nous vivons un moment où une poignée de milliardaires contrôle la vie économique et politique de notre pays», a insisté Bernie Sanders, en estimant que l'administration Trump «nous conduit rapidement vers une société autoritaire».

2028 en ligne de mire

Avec sa tournée, le sénateur espère pousser de nouveaux candidats indépendants à se présenter aux élections sans l'étiquette démocrate, alors que la popularité du parti est au plus bas dans les sondages. Dépourvu d'ambition présidentielle pour 2028, l'octogénaire apparaît systématiquement aux côtés d'Alexandria Ocasio-Cortez, étoile montante de l'aile gauche du Parti démocrate.

«Peu importe votre race, votre religion, votre genre, votre identité ou votre statut, (...) j'espère que vous voyez que ce mouvement n'a rien à voir avec les étiquettes partisanes ou les tests de pureté, mais qu'il s'agit d'une solidarité de classe», a lancé l'élue de 35 ans samedi.

«Elle ferait une bonne candidate présidentielle. Bernie passe le flambeau, il fait ce que Biden n'a pas su faire», estime Lesley Henderson. Déprimée par les infos depuis janvier, cette aide-soignante de 51 ans participait avec son mari au premier meeting de sa vie.

«J'espère juste qu'il n'est pas trop tard», confie l'ex-républicaine, inquiète des plaisanteries de Donald Trump sur un potentiel troisième mandat. «Si personne ne se lève maintenant, qu'est-ce qui nous dit qu'il y aura des élections de mi-mandat, ou une nouvelle présidentielle?»

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la