William Schomburg est un collaborateur expérimenté du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Il a déjà travaillé à Alep (Syrie) et se trouve actuellement dans la bande de Gaza. Vendredi, il a été témoin d'une violence particulièrement intense: sur le site du CICR Al-Mawasi près de Rafah, des morceaux de corps couverts de sang jonchaient le sol. «C'était horrible», a déclaré l'employé du CICR lors d'une conversation en ligne à laquelle Blick a pu participer. Il y a eu «plusieurs grosses explosions», précise-t-il.
Des projectiles «de gros calibre» s'étaient abattus à quelques mètres seulement de l'établissement du CICR. «Notre bâtiment a été endommagé et des centaines de réfugiés vivant dans des tentes autour du bâtiment ont été dispersés.»
Au total, au moins 22 personnes ont été tuées et 45 blessées, sans que la Croix-Rouge précise l'origine des tirs. «Nous avons littéralement trouvé des parties de corps éparpillées dans différentes zones, y compris au sein de l'enceinte (ndlr: du CICR), que nous avons ensuite récupérées. Nous avons reçu des rapports faisant état d'autres victimes», a ajouté William Schomburg. Les collaborateurs du CICR n'ont pas été touchés, mais il y a eu plusieurs blessés légers parmi leurs proches.
Des attaques malgré l'emblème de la Croix-Rouge
«Nos installations humanitaires sont connues des parties au conflit et clairement identifiées par l'emblème de la Croix-Rouge», rapporte William Schomburg. «En vertu du droit international humanitaire, les parties au conflit sont tenues de prendre toutes les précautions possibles pour éviter de causer des dommages à la population civile et aux biens de caractère civil, y compris les installations humanitaires.» Avant de compléter: «L'ampleur des souffrances en si peu de temps a vraiment été très choquante pour l'équipe. Nous avons essayé de toutes nos forces de stabiliser certaines des victimes.»
William Schomburg n'a désigné aucun coupable. L'armée israélienne a annoncé qu'elle allait examiner l'incident. Selon une première enquête, il n'y a pas eu d'attaque directe contre les installations du CICR.
Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a fait savoir que «la Suisse appelle toutes les parties au conflit à faire preuve de retenue. Le DFAE est en contact permanent avec le CICR. La Suisse s'engage notamment au sein du Conseil de sécurité de l'ONU pour un cessez-le-feu immédiat, respecté par toutes les parties, et pour la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages encore détenus à Gaza.»