Jamais les concentrations de gaz à effet de serre, le niveau des mers, la chaleur des océans de même que leur acidification n'avaient été aussi élevées, selon l'état du climat mondial en 2021. De même, les situations météorologiques extrêmes ont abouti à des centaines de milliards de dollars de coûts économiques et de nombreuses victimes.
Selon le rapport de l'OMM, l'année 2021 a bien été l'une des sept les plus chaudes jamais observées. La situation aurait pu être pire encore sans deux périodes de courant froid La Niña au début et en fin d'année. La température moyenne a dépassé de 1,1° C celle de la période préindustrielle.
«Ce n'est qu'une question de temps avant de voir une nouvelle année la plus chaude», estime le secrétaire général de l'organisation Petteri Taalas. Les gaz à effet de serre vont réchauffer le climat pendant des générations, ajoute-t-il également. Et les glaciers sont menacés.
L'anticipation des désastres a permis de sauver des individus mais davantage reste à faire. L'OMM oeuvre pour que des alertes soient possibles pour tous d'ici 5 ans, comme demandé par le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. Contre seulement la moitié des pays dotés de tels systèmes pour le moment.
Dans une vidéo, M. Guterres a appelé à cinq actions concrètes. Il demande que les technologies d'énergies renouvelables soient considérées comme un bien public, souhaitant une coalition mondiale, et que l'approvisionnement en leurs matières premières soit étendu et diversifié.
Les gouvernements doivent eux faciliter l'approbation de ces énergies vertes et renoncer aux subventions des non renouvelables. Autre appel, les investissements dans les renouvelables doivent être multipliés par trois pour atteindre 4000 milliards de dollars par an.
Parmi les indicateurs, les concentrations de gaz à effet de serre avaient atteint un nouveau record en 2020 avec celle de C02 établies à 413,2 parties par million (ppm). La pandémie n'avait pas eu d'effet important sur elles. Or, des données préliminaires de l'OMM sur plusieurs pays montrent que les concentrations ont continué d'augmenter l'année dernière et cette année.
Autre indication, presque tous les océans ont fait face à des anomalies en termes de température l'année dernière. Ils absorbent également moins de CO2 de l'atmosphère.
Depuis une dizaine d'années, le niveau des océans s'est étendu de 4,5 mm par an en moyenne, une accélération importante. Cette situation augmente les effets des cyclones. De leur côté, les glaciers américains et canadiens ont largement reculé l'année dernière en raison des vagues de chaleur dans ces régions.
Les inondations ont affecté certains pays, alors que d'autres en Afrique sont confrontés à des sécheresses importantes. La couche d'ozone sur l'Antarctique a été inhabituellement large, atteignant la taille de l'Afrique.
La combinaison des conflits, de la pandémie et des situations météorologiques extrêmes a sapé des dizaines d'années d'avancées en termes de sécurité alimentaire. Le nombre de pays menacés par la famine a augmenté. De nombreuses personnes ont été contraintes de fuir leur habitation. Et les écosystèmes se détériorent à un rythme sans précédent, ajoute également l'organisation.
(ATS)