La polémique de trop pour Eric Adams, maire démocrate de New York? Après des scandales de corruption et un rapprochement surprenant avec Donald Trump sur l'immigration, les appels à sa démission se multiplient dont celui du Conseil municipal de sa ville. Et l'édile n'a rien trouvé de mieux pour se défendre que d'invoquer le manifeste d'Hitler «Mein Kampf» dans une église de Brooklyn, lundi 18 février, rapporte le New York Post.
Face à l’assemblée et entouré de membres du clergé venus le soutenir, Eric Adams a balayé toute idée de démission avant de se lancer dans une diatribe pour le moins culottée. «J'écoutais les enseignements de Martin Luther King, et il a parlé du livre 'Mein Kampf'. Il a dit que si vous répétez un mensonge assez longtemps, les gens croiront que c'est vrai, et c'est ce que vous voyez en ce moment. C'est un 'Mein Kampf' des temps modernes», a-t-il lâché, sous-entendant être persécuté par des menteurs.
Mais le maire démocrate mélange absolument tout. La citation approximative qu'il évoque ne provient pas du livre du dictateur nazi, mais est souvent attribué à son ministre de la propagande, Joseph Goebbels: «Si vous racontez un mensonge suffisamment gros et que vous le répétez sans cesse, les gens finiront par y croire.» Quant à Martin Luther King, difficile de comprendre comment il se retrouve embarqué dans cette histoire. Le pasteur, figure de la lutte pour les droits civiques, prônait la non-violence et l’égalité, à l’opposé de l’idéologie nazie.
Le maire tacle son successeur
Acculé, Eric Adams ne se contente pas de défendre sa position, il attaque aussi ses rivaux. Profitant de son discours, il a lancé une pique à Jumaane Williams, l'actuel médiateur de la ville, qui pourrait prendre sa place en cas de démission. «Je ne sais toujours pas ce qu'il fait, car il est difficile de vraiment servir la ville quand on se réveille à midi», a ironisé le maire démocrate.
Mais au même moment, quatre de ses adjoints annonçaient leur départ, s'inquiétant ouvertement de sa capacité à diriger la ville. Une vague de démissions qui s'ajoute aux nombreux appels à sa destitution, alimentés par des révélations explosives.
La pression de Donald Trump
L'affaire prend une tournure encore plus grave depuis que l'administration Trump fait pression sur la justice pour éviter à Eric Adams un procès à New York dans une affaire de pot-de-vin. Face à ces ingérences, au moins sept procureurs à New York et Washington ont démissionné en signe de protestation, refusant de se plier aux ordres du ministère de la Justice.
Le coup de grâce est venu de la procureure fédérale en chef de Manhattan, Danielle Sassoon, qui a claqué la porte avec fracas, accompagnée d’une lettre accablante. Selon elle, abandonner les poursuites contre Eric Adams reviendrait à un accord «donnant-donnant»: en échange de son immunité, le maire deviendrait redevable à Donald Trump et contraint d’aligner sa politique migratoire sur celle du président américain.
De son côté, le maire démocrate s’accroche à son poste, rejetant en bloc toutes les accusations. «Je suis en mission pour Dieu et je n’irai nulle part», a-t-il encore martelé dimanche. Mais avec des démissions en cascade, des scandales qui s’accumulent et une pression politique qui monte, l'étau se ressert autour du maire de New York de plus en plus isolé. Jusqu’à quand pourra-t-il tenir?