Démission à la tête du parti
Le dernier rempart anti-Trump chez les Républicains est tombé

Récemment, la présidente du Parti républicain, Ronna McDaniel, a annoncé sa démission. Mercredi, c'était au tour du chef de file des républicains au Sénat, Mitch McConnell. Pour Donald Trump, c'est une bonne nouvelle: il peut désormais façonner le parti à sa guise.
Publié: 01.03.2024 à 10:58 heures
Donald Trump pourrait bientôt modeler son parti à son goût.
Photo: keystone-sda.ch
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Chiara Schlenz

Une page de l'histoire américaine se tourne: Mitch McConnell, 82 ans, leader de la minorité républicaine au Sénat américain, quittera ses fonctions après les élections présidentielles de novembre. Pendant près de deux décennies, il a marqué la politique américaine à ce poste. Deux jours plus tôt, la présidente du Parti républicain Ronna McDaniel a également annoncé qu'elle quitterait son poste. Le coprésident Drew McKissick (55 ans) quitte lui aussi son poste.

Ces départs libèrent trois postes politiques importants au sein du parti, qu'il s'agit de repourvoir. Cela réjouit Donald Trump, ex-président et candidat républicain à la présidence. Car McConnell et McDaniel ne faisaient pas partie de ses partisans. Et Trump a déjà un plan pour transformer définitivement le Parti républicain en «parti Trump».

Le Sénat en ligne de mire

Mitch McConnell fait partie de la vieille garde des républicains. Certes, il s'est rarement opposé à Trump et à ses fanatiques de «Make America Great Again», mais il n'a jamais été un ami de Trump. C'est d'ailleurs lui qui a rendu Trump responsable de l'assaut du Capitole américain le 6 janvier 2021. «Il ne fait aucun doute — pas le moindre — que le président Trump est pratiquement et moralement responsable de ce qui s'est passé ce jour-là», a déclaré McConnell.

Mais maintenant que Trump est sur le point de faire son retour, McConnell choisit de se retirer plutôt que de défendre à nouveau les valeurs traditionnelles du parti. «Croyez-moi, je sais ce qu'est la situation politique actuelle de mon parti», a-t-il déclaré mercredi. «J'ai de nombreuses faiblesses. Mal lire les signes politiques n'en fait pas partie». Il laisse ainsi le champ de bataille politique à Trump.

En attendant, John Cornyn, John Thune et John Barrasso sont en lice pour succéder à McConnell. Rick Scott, qui avait défié McConnell après l'élection de 2022, devrait également se porter candidat. Les quatre candidats ont un point commun : ils sont tous proches de Trump — et le soutiennent bruyamment dans la campagne électorale. Ainsi, si l'un de ces messieurs succède à McConnell et si Trump devient le prochain président des Etats-Unis, Trump aura plus ou moins le Sénat américain entre ses mains. Tel est le plan directeur.

McDaniel laisse lui aussi la place à un pro-Trump

Mais ce n'est pas seulement au Sénat qu'un changement de pouvoir se dessine, mais aussi à la direction du parti. Avec le retrait de la présidente Ronna McDaniel, la transformation du «Grand Old Party» en un parti qui suit de plus en plus la vision de Trump se manifeste.

Car là aussi, Trump a déjà un plan : pour la présidence, il prévoit son proche allié Michael Whatley (55 ans), le chef des républicains de l'Etat américain de Caroline du Nord. Ce dernier a notamment soutenu Trump en affirmant que sa victoire à l'élection présidentielle de 2020 lui avait été volée par une fraude massive.

Trump cite même un membre de sa famille comme coprésident : sa belle-fille Lara Trump (41). Jusqu'à présent, elle est surtout apparue comme commentatrice politique sur la chaîne américaine de droite Fox News.

Trump, celui qui tire les ficelles

Il est donc clair que «la tendance au sein du Parti républicain va dans le sens de Trump», comme l'a formulé le correspondant de CNN Ronald Brownstein. «L'idée qu'il y a des gens dans le parti qui s'opposent à beaucoup des choses les plus extrêmes que Trump veut faire — que ce soit le retrait de l'OTAN ou la minimisation de notre participation ou une force d'expulsion massive et militarisée — sera beaucoup moins forte dans un second mandat de Trump».

Trump devient le tireur de ficelles du «Grand Old Party» — et jour après jour, l'opposition au sein du parti républicain s'amenuise. Un parti qui a travaillé pendant des décennies à construire le pouvoir en tant qu'institution est désormais principalement au service d'une seule personne.

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