Dégâts énormes chez les Russes
L'Ukraine lève le voile sur son opération secrète «Black Box»

Les officiers ukrainiens n'ont cessé de parler de l'opération «Black Box». Elle aurait causé des millions de dommages du côté russe. Mais en quoi consiste exactement ce projet top secret?
Publié: 24.11.2023 à 06:11 heures
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Dernière mise à jour: 24.11.2023 à 08:04 heures
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Jusqu'à présent, on ne savait pas ce qui se cachait derrière l'opération secrète ukrainienne «Black Box».
Photo: keystone-sda.ch
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Jenny Wagner

La contre-offensive de l'Ukraine porte ses fruits. Elle reste plus lente qu'espéré même si l'armée a pu repousser les Russes sur certaines zones du front. Une opération secrète a été particulièrement fructueuse: l'opération «Black Box».

«Comme c'est top secret, je ne peux pas révéler les détails du projet», déclarait le chef des services secrets Kyrylo Boudanov à la chaîne ukrainienne NV il y a un an. Bien que des officiers aient depuis lors régulièrement évoqué la mission, on ne savait pas jusqu'à présent ce qui se cachait exactement derrière cette «boîte noire». Désormais, l'Ukraine fait la lumière sur cette affaire.

Le 16 novembre, l'organisation caritative Come Back Alive a publié pour la première fois des détails sur le dispositif «Black Box» et sur les succès qu'il a permis d'obtenir. Selon les indications de l'armée ukrainienne, le projet a causé des dommages avoisinant les 800 millions de dollars du côté russe. Il n'a toutefois pas été possible de vérifier ces données de manière indépendante.

La partie la plus importante de l'opération: les Bober. Il s'agit de drones d'attaque à longue portée qui causent actuellement des dommages colossaux à la Russie. Avec leurs 2,5 mètres de long, ces drones font partie des avions sans pilote et ont une portée de 1000 kilomètres. Il peut atteindre sa cible à une vitesse de 200 kilomètres par heure. De plus, il peut rester en l'air jusqu'à sept heures. Les drones auraient même été utilisés pour attaquer le Kremlin.

«Ce drone est capable de détruire des cibles militaires ennemies importantes à une profondeur, opérationnelle, tactique et stratégique jusqu'à une distance de 800 kilomètres», décrit le «Kiev Independent». Le missile est visuellement construit comme un canard. Le drone peut ainsi changer d'altitude sans effort et se laisse facilement manœuvrer dans les airs. La surface lisse rend difficile la détection du drone par les radars de l'armée russe.

«Shaheds ukrainiens»

Avec cette opération, les Russes semblent avoir été considérablement affaiblis. Le type de ces drones rappelle fortement les drones kamikazes, raison pour laquelle le portail polonais Defence24 les qualifie également de «Shaheds ukrainiens». Environ 200 entreprises fabriquent ces drones. Ils permettent de riposter aux drones iraniens Shahed utilisé par la Russie.

En collaboration avec le service de renseignement militaire (SUB), l'organisation a collecté des fonds et commandé une grande quantité de drones Bober. En juin, Kyrylo Boudanov a évoqué le fait que l'opération «Black Box» battait son plein. Les Bober ont «accompli avec succès des missions en Crimée et dans les zones directement occupées de l'Ukraine. Ils ont bien entendu aussi effacé des cibles militaires en territoire ennemi», écrit Come Back Alive dans un message sur X. L'opération a apparemment permis d'affaiblir considérablement les Russes, tant sur le front qu'à l'arrière de la frontière.

La «boîte noire» en cache d'autres

Selon les données ukrainiennes, un entrepôt russe où étaient stockés des missiles Iskander a été attaqué. Par ailleurs, d'autres usines produisant des composants électroniques pour les missiles Kh-31, Kh-35 et Kh-59 ont été attaquées. Ces derniers sont lancés par des avions tactiques.

Mais les drones Bober ne sont pas les seuls à faire partie de l'opération «Black Box». L'organisation a récolté près de 350'000 francs pour recruter des soldats et acheter des véhicules pour le front. Ces véhicules augmentent la mobilité des unités spéciales ukrainiennes. Une chose est claire: «Black Box» est amené à se poursuivre. Selon Come Back Alive, des cibles en Crimée continuent d'être prises pour cible.

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