Déclaration radicale de Poutine
«En Ukraine, nous n'avons rien perdu et ne perdrons rien»

Avec de nouvelles déclarations sur la guerre en Ukraine, Vladimir Poutine semble faire fi des milliers de soldats russes morts au combat. La Russie n'aurait «rien perdu» à cause de l'«opération spéciale» militaire ou des sanctions européennes a déclaré le dirigeant.
Publié: 08.09.2022 à 10:51 heures
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Dernière mise à jour: 08.09.2022 à 15:14 heures
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Le président russe Vladimir Poutine s'est exprimé mercredi sur la guerre menée en Ukraine.
Photo: keystone-sda.ch
Celina Euchner, ATS

Le président russe Vladimir Poutine s’est à nouveau exprimé de manière radicale dans un discours sur la situation en Ukraine et sur les sanctions occidentales. Le chef du Kremlin n’hésite pas à tirer à boulets rouges sur l’Europe et menace un arrêt total des livraisons de gaz.

Mercredi, le chef du Kremlin a participé au septième Forum économique oriental à Vladivostok. Il y a de nouveau défendu la guerre d’agression en Ukraine comme nécessaire pour protéger la Russie: «Je peux dire que le principal gain est le renforcement de notre souveraineté – et c’est un résultat inévitable de ce qui se passe actuellement.»

Le président s’est ensuite fendu d’une déclaration risquant de heurter les familles des soldats russes tombés au front: malgré une pluie de sanctions occidentales, il a affirmé que la Russie «n’a rien perdu et ne perdrait rien, avant d’ajouter qu’il y a une certaine polarisation en cours, [jugée] bénéfique.»

Des milliers de Russes morts

Pourtant, des milliers de soldats russes sont déjà tombés. Les services secrets britanniques estiment que près de 25’000 sont morts au combat. Le ministère russe de la Défense ne publie plus de données sur les soldats tombés depuis des mois. Selon les données de l’ONU, environ 6000 civils seraient morts en Ukraine depuis l’attaque russe.

Vladimir Poutine continue par ailleurs d’utiliser des périphrases pour qualifier le conflit en Ukraine: «Toutes nos démarches dans ce sens visent à renforcer notre souveraineté. Et le deuxième point, le plus important, je veux le souligner encore une fois, on le dit souvent: nous n’avons pas commencé d’actions militaires, nous essayons seulement d’y mettre fin.»

Les troupes russes ont envahi l’Ukraine fin février. Vladimir Poutine avait alors justifié cette guerre, qualifiée en Russie d'«opération militaire spéciale», comme manœuvre pour «libérer» l’Ukraine des nationalistes.

Moscou ne cesse par ailleurs d’affirmer que l’Ukraine aurait sinon attaqué la Russie. Vladimir Poutine s’est également exprimé en ce sens mercredi: «Après de nombreuses tentatives de résoudre ce problème par la voie pacifique, la Russie a décidé de répondre en miroir aux actions de notre ennemi potentiel: par la voie armée. Nous l’avons fait en toute connaissance de cause.»

La «fièvre des sanctions» de l’Occident

Le dirigeant russe a en outre critiqué les sanctions occidentales contre son pays, les qualifiant de «menace pour le monde entier» après avoir remplacé le risque du Covid-19 au niveau mondial. «Je veux parler de la fièvre de sanctions de l’Occident, de ses tentatives agressives d’imposer un modèle de comportement aux autres pays, de les priver de leur souveraineté et de les soumettre à sa propre volonté», a-t-il blâmé.

Les Etats-Unis, l’Union européenne et d’autres pays occidentaux se sont alliés pour imposer des sanctions sans précédent à la Russie. En outre, des entreprises internationales se sont retirées et près de 150’000 citoyens russes ont quitté le pays.

Aujourd’hui, Vladimir Poutine menace à nouveau de suspendre les livraisons de gaz. Plafonner les prix «serait une décision absolument stupide», selon lui.

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