La jeune activiste du climat Greta Thunberg n'a pas peur de jeter un pavé dans la mare. Dans son dernier livre de près de 500 pages, «Le grand livre du climat», elle présente des solutions pour lutter contre la crise climatique – et ne mâche pas ses mots. C'est ce que rapporte le magazine allemand d'informations «Focus».
Ce faisant, l'activiste suédoise de 20 ans dénonce principalement le capitalisme. Pour elle, il est clair que seule une sortie de ce modèle de société permettrait de lutter efficacement contre la crise climatique. À la place, il faudrait, entre autres, un État plus interventionniste.
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Les médias devraient davantage parler du climat
«Laisser le consumérisme capitaliste et l'économie de marché comme gestionnaires dominants de la seule civilisation connue de l'univers semblera très probablement avoir été une terrible idée, avec du recul», déclare dans son livre celle qui est sans doute l'activiste climatique la plus célèbre.
Greta Thunberg désigne le capitalisme comme le principal ennemi du climat. La faute en reviendrait majoritairement aux politiques qui soutiennent toujours les multinationales de l'industrie fossile.
Les médias en prennent également pour leur grade dans son livre. L'activiste demande qu'ils traitent la crise climatique en continu: «En fait, cela devrait dominer chaque heure de notre journal télévisé quotidien, chaque discussion politique, chaque réunion d'affaires et chaque minute de notre vie quotidienne. Mais ce n'est pas le cas.»
«Sauver nos conditions de vie futures sur Terre»
Bien que le recueil de Greta Thunberg, qui réunit les textes de nombreux autres auteurs et autrices, soit teinté d'un clair anticapitalisme, la plupart des autres systèmes échouent également en matière de durabilité, selon la jeune Suédoise.
Les demandes de l'icône du climat sont claires: il faudrait des lois ou des règlements qui «obligent quelqu'un à prendre les mesures nécessaires pour sauver nos conditions de vie futures sur Terre».
Les «hommes blancs, hétérosexuels cisgenres et privilégiés d'âge moyen» qui dirigent actuellement le monde ne sont «pas adaptés» pour cela. La co-autrice Sonja Guajajara estime donc que les femmes autochtones devraient assurer l'avenir de l'humanité. «Dans de nombreuses communautés indigènes, ce sont les femmes qui gèrent et protègent nos écosystèmes, et qui préservent nos connaissances par la mémoire et la coutume», explique la militante écologiste autochtone brésilienne.
Rationner les vols en avion
Toutes les mesures de lutte climatique qui seraient compatibles avec le capitalisme sont rejetées dans le livre. Ainsi, les technologies permettant d'extraire le CO₂ de l'air sont qualifiées d'«escroquerie», la géo-ingénierie solaire est rejetée en raison de la «résistance acharnée des peuples indigènes» et les véhicules électriques sont également balayés, car ils privilégient les «puissants et les riches».
Le co-auteur Kevin Anderson s'inscrit dans la même veine que l'icône suédoise du climat. Le climatologue britannique propose, comme solution, la planification et le rationnement. Selon lui, l'État devrait décider de la taille et du nombre de maisons et de voitures, ainsi que de la fréquence de nos déplacements en avion.
Dans leur dernier rapport, les scientifiques du GIEC ont rappelé qu'il est urgent de lutter contre la crise climatique. Reste à savoir comment: Greta Thunberg, elle, a décidé.