Danger nucléaire aérien
Ce qui se cache derrière la prétendue «arme miracle» de Poutine

La Russie s'apprête à effectuer un nouveau test de missile de croisière dans l'Arctique. Si l'arme nucléaire devait être opérationnelle, les conséquences pourraient être catastrophiques.
Publié: 24.09.2022 à 17:31 heures
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Des tests russes ont été repérés en Arctique.
Photo: shutterstock
Jenny Wagner, Chiara Schlenz

En survolant l'archipel russe de Nouvelle-Zemble dans l'Arctique, des indices concernant des tests d'armes redoutables ont été repérés. Il semblerait que des missiles à propulsion nucléaire y soient testés. Comme l'écrit «Der Spiegel», cette «arme miracle» du président russe pourrait être décisive sur le déroulement de la guerre en Ukraine - à condition bien sûr qu'elle soit opérationnelle.

Des photos satellites ne laissent rien présager de bon. Selon les images, un nouveau test est imminent. L'analyste et expert en défense Tony Roper a observé les clichés et en arrive à la conclusion suivante: un missile de croisière de type 9M730 Burewestnik, en français «oiseau de tempête», est prêt à être utilisé sur l'île. En Occident, ce missile est connu sous la désignation de l'OTAN «Skyfall».

Une portée illimitée pour une arme presque invincible

Sans pilote, le système d'arme est à propulsion nucléaire, ce qui signifie que chaque test du missile laisse une trace radioactive. La force nucléaire confère à l'arme une portée pratiquement illimitée. Selon les informations russes, les missiles de ce type seraient capables de faire plusieurs fois le tour de la Terre.

L'expert en armement H I Sutton* explique sur Twitter: «Le système n'est pas seulement à propulsion nucléaire, mais peut également être équipé d'une ogive nucléaire - et ainsi théoriquement causer de graves dommages.» A la lumière des dernières menaces proférées par Poutine, ces informations ne sont pas de nature à apaiser les craintes.

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Car si les Russes parviennent à utiliser ce missile de manière contrôlée, cela pourrait avoir des conséquences catastrophiques sur la guerre. Parmi les caractéristiques du Burewestnik figurent, selon les militaires russes, sa manœuvrabilité et sa basse altitude, ce qui le rendrait à peine détectable par les systèmes de défense antimissile ennemis.

Aucun essai n'a été concluant ces dernières années

Jusqu'à présent, aucun test du Burewestnik effectué par les Russes n'a toutefois été concluant, écrit «Der Spiegel». Les services secrets américains rapportent que le vol d'essai le plus long a tout de même duré deux minutes.

Les tests effectués auraient laissé des traces préoccupantes. Ainsi, au cours d'un vol d'essai raté en octobre 2017, du ruthénium, un métal, aurait été libéré au sud de l'Oural. Cela n'a cependant pas pu être prouvé.

Environ un an plus tard, en octobre 2018, un des missiles s'est échoué en mer, comme l'avait alors rapporté le journal ukrainien «Svoboda». Le 8 août 2019, un accident nucléaire aurait même eu lieu. Sept personnes seraient mortes et une quantité non négligeable de radioactivité se serait échappée.

Dans un discours diffusé le 22 novembre 2019, Poutine a parlé de l'achèvement et le perfectionnement d'une nouvelle arme liée à l'accident. Sa possession garantirait «la souveraineté et la sécurité de la Russie pour les décennies à venir». Jusqu'à présent, elle n'a jamais été utilisée.

* C'est ainsi que H I Sutton se nomme lui-même - son vrai nom n'est pas connu.

(Adaptation par Lliana Doudot)

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