Crash d'avion mortel au Brésil
Après le drame, les experts émettent des hypothèses sur les causes de l'accident

Suite au crash d'avion mortel faisant 62 victimes près de São Paulo, les autorités brésiliennes tentent de récupérer les corps parmi les débris. L'enquête tente de déterminer les causes du drame, les expert émettent des hypothèses.
Publié: 11.08.2024 à 07:41 heures
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Dernière mise à jour: 11.08.2024 à 08:48 heures
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Quelque 200 personnes travaillaient samedi sur le terrain pour récupérer les corps, transférés ensuite dans une morgue de São Paulo.
Photo: keystone-sda.ch
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ATS Agence télégraphique suisse

Les autorités brésiliennes s'efforcent samedi de récupérer les corps des 62 victimes du crash spectaculaire d'un avion près de São Paulo, dans le sud-est du pays, tout en réalisant les expertises pour déterminer les causes du drame. Vingt-quatre corps ont déjà été extraits des débris de l'avion qui s'est écrasé vendredi à Vinhedo, selon la mairie de cette ville de 76'000 habitants située à quelque 80 kilomètres de São Paulo, capitale économique du Brésil.

L'appareil a partiellement pris feu lors de l'accident, après une impressionnante descente en piqué que montrent les images partagées sur les réseaux sociaux par des habitants. Les restes des victimes déjà récupérées étaient «carbonisés» et à ce stade «deux corps ont été identifiés: le pilote et le copilote», a déclaré à la presse le maire Dario Pacheco.

L'avion, du constructeur franco-italien ATR, transportait 58 passagers et quatre membres d'équipage, selon la compagnie aérienne Voepass, qui a de nouveau porté samedi à 62 le bilan des victimes, toutes de nationalité brésilienne. Le ministère portugais des affaires étrangères a annoncé samedi sur le réseau social X (ex-Twitter) qu'il y avait une citoyenne portugaise parmi les victimes.

Quelque 200 personnes travaillaient samedi sur le terrain pour récupérer les corps, transférés ensuite dans une morgue de São Paulo. Des patrouilles de police, des ambulances, des camions de pompiers entraient et sortaient de la zone résidentielle arborée, nommée Residencial Recanto Florido, où l'avion s'est écrasé.

Opération compliquée par la pluie

La pluie qui tombe sans discontinuer depuis vendredi soir complique les opérations. «Notre estimation est que d'ici à la fin de la journée tous les corps auront été retirés» des décombres, a indiqué Carlos Palhares, directeur de l'institut de criminologie de la Police fédérale. Au sol, aucun habitant du quartier où l'avion s'est écrasé n'a été blessé.

«Cela a été une sensation de panique, d'impuissance, (...) quelque chose de vraiment très triste», a confié à l'AFP Roberta Henrique, 38 ans, présidente de l'association des voisins. Les résidents sont «effrayés, atteints psychologiquement», a-t-elle ajouté, visiblement émue. Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a décrété trois jours de deuil national après le «tragique accident».

Selon l'armée de l'air brésilienne (FAB), «la perte de contact avec le radar a eu lieu à 13h22» et auparavant l'appareil n'avait pas «déclaré se trouver dans une situation d'urgence ni affronter des conditions météorologiques adverses». La boîte noire a été retrouvée et devra être analysée.

Hypothèse du gel

Selon l'Agence nationale de l'aviation civile, l'appareil, qui volait depuis 2010, respectait toutes les normes en vigueur.

Il avait fait l'objet d'opérations de «maintenance de routine la nuit précédente» et quitté Ribeirao Preto, ville de l'Etat de São Paulo où se situe le siège de Voepass, «sans aucun problème technique», a indiqué vendredi en conférence de presse le directeur des opérations de la compagnie, Marcel Moura.

Des spécialistes ont émis l'hypothèse qu'une formation de gel sur les ailes de l'avion ait pu provoquer l'accident. M. Moura a reconnu que ce modèle d'avion vole «à un type d'altitude où il y a une plus grande sensibilité au gel». La météo prévoyait vendredi du gel, mais dans le périmètre «des caractéristiques acceptables pour un vol», a-t-il expliqué.

L'avion est de modèle ATR 72-500. Le constructeur ATR, filiale d'Airbus et de l'italien Leonardo, a affirmé que ses spécialistes «sont pleinement engagés pour soutenir l'enquête en cours».

Première grande catastrophe en 17 ans

Il s'agit de la première grande catastrophe aérienne au Brésil depuis 17 ans. En 2007, un Airbus A320 de la compagnie brésilienne TAM avait raté son atterrissage sur l'aéroport de Congonhas de São Paulo et s'était écrasé contre un bâtiment de fret, tuant les 187 personnes à bord et 12 personnes au sol.

Deux ans plus tard, un Airbus A330-230 d'Air France, assurant la liaison entre Rio de Janeiro et Paris, a disparu au-dessus de l'Atlantique dans une zone de turbulences avec 228 personnes à bord.

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