Il y aurait 18 morts et 16 blessés
Au Tchad, un commando attaque le palais présidentiel avant d'être décimé

Une fusillade intense a secoué le centre de N'Djamena, la capitale du Tchad, mercredi soir. Un mystérieux comando a envahi le palais présidentiel, avant d'être décimé. Les autorités font état de 18 morts et annoncent que la situation est «totalement maîtrisée».
Publié: 08.01.2025 à 21:58 heures
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Dernière mise à jour: 02:57 heures
Abderaman Koulamallah, porte-parole du gouvernement et ministre des Affaires étrangères, s'est voulu rassurant.
Photo: dr
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AFP Agence France-Presse

Un mystérieux commando a attaqué mercredi soir le palais présidentiel tchadien à N'Djamena et fait au moins un mort avant d'être décimé, avec 18 de ses 24 membres tués, selon le gouvernement qui a évoqué une attaque de «pied nickelés» drogués et alcoolisés. «La situation est totalement maîtrisée. (...) Toute cette tentative de déstabilisation a été éradiquée», a déclaré Abderaman Koulamallah, porte parole du gouvernement tchadien et ministre des Affaires étrangères, dans une vidéo publié dans la soirée sur Facebook.

Sur les «24 personnes» que comptait le commando, «il y a eu 18 morts et 6 blessés», «et nous déplorons un mort, trois blessés» parmi les gardes du palais, a-t-il ensuite précisé à l'AFP. Interrogé ensuite sur la télévision nationale, le ministre a estimé que l'attaque n'était «probablement pas terroriste», alors que des rumeurs insistantes évoquaient une possible attaque des jihadistes de Boko Haram.

Un «ramassis de pieds nickelés»

Le ministre a ajouté que l'attaque avait été menée par un «ramassis de pieds nickelés» drogués et alcoolisés venus en civil d'un quartier pauvre du sud de la ville avec «des armes, des coupe-coupes (machettes, ndlr) et des couteaux». Débarqués d'un camion-remorque devant le palais présidentiel, «ils ont poignardé les quatre gardes présents». 

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Parmi les blessés, deux sont dans un état grave, a indiqué le ministre. Les assaillants ont ensuite pénétré dans la présidence, puis un autre garde a tiré pour donner l'alerte et «ils sont été très facilement maîtrisés», a ajouté Abderaman Koulamallah. Selon lui, ils avaient avec eux de petites bouteilles «remplies d'alcool» de type whisky, et les six survivants sont «complètement drogués».

Une attaque «désespérée»

Alors que certains sources sécuritaires avaient parlé dans un premier temps d'un commando lourdement armé, Abderaman Koulamallah a souligné que les assaillants n'avaient en fait «aucune arme de guerre» avec eux. Au final, c'est une attaque «complètement désespérée», «assez incompréhensible» et sans motif «sérieux», a-t-il déclaré, en soulignant, pour rassurer la population dans ce pays à l'histoire jalonnée de coups d'Etat et d'attaques rebelles, qu'«aucune menace ne pèse actuellement sur le pays» et ses institutions.

Le chef de l'Etat, Mahamat Idriss Déby Itno, se trouvait au palais présidentiel au moment de l'attaque, a indiqué à l'AFP Abderaman Koulamallah, sans plus de précisions. L'attaque a eu lieu quelques heures après la visite à N'Djamena du ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, qui a eu plusieurs entretiens avec des dirigeants tchadiens, dont un au palais présidentiel avec Idriss Déby. 

Des tirs nourris ont été entendus pendant près d'une heure dans les quartiers proches de la présidence, avant de cesser vers 20H50 (19H50 GMT), ont constaté des journalistes de l'AFP.Toutes les voies menant à la présidence ont été rapidement fermées à la circulation. Des chars ont été déployés dans les rues, dont l'un devant le commissariat central, et des policiers en armes postés aux angles des rues. 

Des années de transition

Dans ces quartiers du centre de la capitale, les gens, visiblement inquiets, se sont empressés de reprendre leur voiture ou leur moto pour rentrer chez eux. Le Tchad, pays pauvre enclavé du Sahel, a annoncé par surprise fin novembre dernier qu'il mettait fin à l'accord militaire entre Paris et N'Djamena, actant la fin de soixante ans de coopération militaire depuis la fin de la colonisation française.

En mai dernier se sont achevées à N'Djamena trois années de transition, avec l'élection de Mahamat Idriss Déby, porté au pouvoir par une junte militaire après la mort de son père Idriss Déby, tué par des rebelles au front en 2021. Menacé par des offensives rebelles, Déby père avait pu compter sur l'appui de l'armée française pour repousser celles-ci en 2008 puis en 2019.

Les forces tchadiennes sont régulièrement attaquées par les jihadistes de Boko Haram, notamment dans la région du Lac Tchad (ouest). Fin octobre, un assaut de Boko Haram contre une base militaire y a fait quinze morts parmi les officiers, selon les autorités tchadiennes. En riposte, le président Déby a «personnellement» lancé une opération baptisée «Haskanite», qu'il a dirigée depuis la province du lac Tchad pendant deux semaines début novembre.

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