Hommes au visage tatoué, drapés dans des manteaux de plumes traditionnels ou maniant des armes de cérémonie en bois, cavaliers brandissant le drapeau maori rouge, blanc et noir: le cortège multicolore a convergé dans le calme vers le Parlement, où le texte controversé doit être débattu.
«L'ambiance est magnifique. Des gens de tous horizons sont là pour nous soutenir. C'est pacifique et respectueux», s'est réjoui Nick Stewart, un participant.
Une marche de 9 jours
De nombreux manifestants sont arrivés à Wellington après un «hikoi» (marche de protestation) de neuf jours qui a débuté à des centaines de kilomètres de là, à la pointe nord de la Nouvelle-Zélande.
Le projet de loi critiqué par les manifestants vise à réinterpréter le traité de Waitangi, signé en 1840 entre les Maoris de Nouvelle-Zélande et les colons européens afin d'instaurer la paix et considéré comme le document fondateur du pays. Proposé par un parti minoritaire de la coalition au pouvoir, ce texte n'a pratiquement aucune chance d'être adopté, n'étant même pas soutenu par les autres formations de cette coalition.
Tensions interraciales
Son promoteur, David Seymour, est un libertarien opposé de longue date aux politiques en faveur des Maoris, qui ont statistiquement plus de chances de mourir jeunes, de vivre dans la pauvreté ou d'être incarcérés que le reste des Néo-Zélandais. Son initiative a déclenché les plus grandes manifestations en Nouvelle-Zélande depuis des décennies.
Les détracteurs du projet, parmi lesquels certains des plus éminents juristes du pays, y voient une tentative de priver les 900'000 membres de la minorité maorie de droits acquis de longue date et d'envenimer les relations interraciales.