Conjoncture mondiale
Le monde a perdu 112 millions d'emplois par rapport à avant la pandémie

La relance de l'emploi s'est détériorée au premier trimestre et est «très contrastée» entre pays riches et en développement. Le déficit d'heures travaillées par rapport à avant la pandémie équivaut à 112 millions d'emplois à plein temps, a dit lundi à Genève l'OIT.
Publié: 23.05.2022 à 12:35 heures
L'Organisation internationale du travail (OIT) met en garde contre une détérioration de la situation de l'emploi dans les prochains mois dans les différents pays (archives).
Photo: BAGUS INDAHONO

Celles-ci sont près de 4% en dessous de la situation précédant le coronavirus. Alors que fin 2021, cette part était inférieure à 2,5% Les pays riches ont pu s'appuyer sur un embellissement des heures travaillées, alors que ceux en développement ont fait face à des revers au premier trimestre. Ces tendances pourraient s'aggraver au deuxième trimestre, affirme l'Organisation internationale du travail (OIT) dans son rapport.

Les restrictions pour les travailleurs ont été levées presque dans toutes les régions. Dans certains pays en développement, les gouvernements sont de plus en plus contraints par le manque de marge de manoeuvre budgétaire et par la dette. De leur côté, les entreprises sont confrontées à des incertitudes économiques et financières. Autre problème, les travailleurs n'ont pas toujours un accès suffisant à la protection sociale.

Au total, trois travailleurs sur cinq l'année dernière se trouvaient dans des pays qui n'avaient toujours pas récupéré les heures de travail d'avant la pandémie. L'écart entre hommes et femmes s'est également étendu de 0,7 point de pourcentage par rapport à celui précédant le coronavirus. Les femmes actives dans l'économie informelle ont été très affectées.

Dans les pays riches, les possibilités d'emploi ont largement augmenté ces derniers mois, dépassant la main d'oeuvre. Pour autant, l'OIT estime que le marché du travail dans ces territoires «n'est pas en surchauffe générale».

Autre problème, l'extension des prix alimentaires et des matières premières ont un impact important sur les ménages pauvres et sur les petites entreprises. La relance inégale et volatile «est rendue encore plus incertaine» par la guerre en Ukraine et les autres tensions internationales, affirme le directeur général de l'OIT Guy Ryder, appelant à nouveau à un rétablissement «centré sur l'humain».

Il met en garde aussi contre la possibilité de troubles politiques et sociaux dans les pays en développement si la situation ne s'améliore pas. Face à cette situation, dans la lignée de l'Appel mondial approuvé par les Etats membres de l'organisation, l'OIT appelle à soutenir le maintien du pouvoir d'achat des revenus du travail et à un dialogue urgent sur une augmentation adaptée et équitable des salaires.

Les gouvernements doivent aussi établir des politiques pour résister à l'inflation et aux effets de la dette tout en favorisant une relance des emplois, ajoute-t-elle. Les personnes vulnérables et celles qui sortent de l'économie informelle vers des emplois formels doivent être assistées, de même que les petites entreprises. Les emplois verts doivent être soutenus, affirme l'organisation.

(ATS)

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