Conditions de détention dénoncées
Le réalisateur iranien emprisonné Jafar Panahi entame une grève de la faim

Le réalisateur iranien Jafar Panahi, emprisonné à Téhéran depuis six mois, a déclaré avoir commencé une grève de la faim. Il proteste contre ses conditions de détention, rapporte une déclaration publiée jeudi par sa femme.
Publié: 02.02.2023 à 13:07 heures
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Dernière mise à jour: 02.02.2023 à 13:52 heures
Jafar Panahi a été primé dans plusieurs festivals de cinéma européens, dont celui de Locarno en 1997.
Photo: KARL MATHIS

Jafar Panahi, dont les films ont été primés dans plusieurs festivals de cinéma européens, a été arrêté en juillet avant même le début de la vague de protestations qui secoue le régime iranien depuis le mois de septembre. Malgré des espoirs pour sa libération le mois dernier, il reste emprisonné à la prison d'Evin à Téhéran.

«Aujourd'hui, comme beaucoup de personnes piégées en Iran, je n'ai d'autre choix que de protester contre ce comportement inhumain avec ce que j'ai de plus cher: ma vie», a-t-il déclaré. «Je refuserai de manger et de boire et de prendre tout médicament jusqu'à ma libération.»

Prêt à mourir

Le cinéaste a commencé sa grève de la faim le 1er février. «Je resterai dans cet état jusqu'à ce que, peut-être, mon corps sans vie soit libéré de prison», a-t-il ajouté.

Jafar Pahani, 62 ans, a été arrêté le 11 juillet et a été contraint de purger une peine de six ans de prison prononcée en 2010 pour «propagande contre le système». Le 15 octobre, la Cour suprême a annulé la condamnation et ordonné la tenue d'un nouveau procès, laissant naître pour ses avocats un espoir de libération.

Jafar Panahi a gagné un Lion d'or à la Mostra de Venise en 2000 pour son film «Le Cercle». En 2015, il a été récompensé d'un Ours d'or à Berlin pour «Taxi Téhéran», et en 2018 il a remporté le prix du meilleur scénario au Festival de Cannes pour «Trois Visages». Il a également reçu le Léopard d'or en 1997 au festival de Locarno pour «Le Mirroir».

Des milliers de personnes emprisonnées

Son arrestation en juillet est intervenue après qu'il avait assisté à l'audience au tribunal d'un autre réalisateur, Mohammad Rasoulof, arrêté quelques jours auparavant. Ce dernier a été libéré le 7 janvier après avoir bénéficié d'une permission de deux semaines pour raisons de santé.

Des personnalités du monde du cinéma figurent parmi les milliers de personnes arrêtées en Iran dans le cadre de la répression des manifestations déclenchées par la mort en détention de Mahsa Amini, une jeune Kurde iranienne arrêtée pour avoir prétendument enfreint le code vestimentaire strict imposé aux femmes.

L'actrice Taraneh Alidoosti, qui a publié des images d'elle ne portant pas de voile islamique, figurait parmi les détenues avant d'être libérée au début du mois de janvier après près de trois semaines de détention.

(ATS)

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