L’interdiction de Berne de transmettre des munitions suisses à l’Ukraine sur demande de l'Allemagne n’a visiblement pas plus au diplomate ukrainien Olexander Scherba…
Dans un tweet publié jeudi 3 novembre, l’ex-ambassadeur de l’Ukraine en Autriche n’y est pas allé de main morte. Il a sous-entendu que la Suisse se comportait en «trou du cul» en refusant d’apporter son aide à l’Ukraine ou plus précisément: «Chère Suisse, être neutre ne signifie pas être un trou du cul qui regarde son voisin se faire tuer sans lui apporter de l’aide alors qu’il le peut. Vos munitions de défense aérienne peuvent sauver des millions de vies! Pourquoi choisissez-vous de les garder?»
Demande refusée pour la seconde fois
Pour rappel, dans un courrier daté du 21 octobre 2022, la ministre allemande Christine Lambrecht avait demandé à la Suisse de livrer 12’400 munitions de 35 mm de fabrication suisse pour des chars de défense antiaérienne afin de pouvoir ensuite les envoyer à l’Ukraine. Une demande qui avait été refusée par le conseiller fédéral Guy Parmelin.
Pour défendre son positionnement, le chef du Département fédéral de l'économie, de la formation et de la recherche (DEFR) a insisté sur la notion de neutralité très chère à la Suisse. «L’égalité de traitement découlant du droit de la neutralité ne permet pas à la Suisse d’approuver une demande de transmission de matériel de guerre de provenance suisse à l’Ukraine tant que ce pays est impliqué dans un conflit armé international», peut-on lire dans un communiqué.
À noter qu’en juin dernier, Berne avait déjà refusé une demande similaire. De quoi attiser l’agacement d'Olexander Scherba.
Aide humanitaire et soutien des sanctions
Il n’empêche que la Suisse a récemment octroyé une aide humanitaire de 100 millions de dollars à l’Ukraine pour l’approvisionnement en eau potable et la réhabilitation des infrastructures énergétiques endommagées, à l’approche de l’hiver.
Sans oublier que depuis l’invasion de l’Ukraine par Moscou, le Conseil fédéral s’est positionné en faveur des sanctions instaurées contre la Russie par l’Union européenne. De son côté, Olexander Scherba ne s'est pas positionné sur ces décisions.