Chine et Israël en tête
Plus de 360 journalistes emprisonnés dans le monde

Le Comité de protection des journalistes a décompté un total de 361 journalistes emprisonnés dans le monde en 2024. Particulièrement en Israël et en Chine.
Publié: 16.01.2025 à 20:36 heures
Photo: Anadolu via Getty Images
Post carré.png
AFP Agence France-Presse

Un total de 361 journalistes étaient emprisonnés dans le monde fin 2024, selon un décompte du Comité de protection des journalistes (CPJ), classant pour la première fois Israël dans le haut du classement des pays qui enferment le plus, derrière la Chine.

Cette estimation, la plus élevée depuis les 370 journalistes emprisonnés recensés en 2022, «devrait être un signal d'alarme», s'est inquiétée Jodie Ginsberg, la patronne de cette ONG américaine de défense de la liberté de la presse, dans un communiqué. Au 1er décembre, la Chine détenait 50 journalistes dans ses geôles, Israël 43 et la Birmanie 35, selon l'ONG, qui dénonce «les trois pires contrevenants de la planète».

Le CPJ remarque que la «censure généralisée» en Chine ne permet pas une estimation exacte pour ce pays et souligne la hausse du nombre de journalistes venant d'Hong-Kong emprisonnés, comme le magnat des médias Jimmy Lai, incarcéré depuis fin 2020. Israël, doté d'un système démocratique pluripartite, apparaît dans le haut de ce classement à la suite de sa guerre contre le Hamas à Gaza depuis l'automne 2023.

Israël «s'est catapulté à la seconde place en s'attaquant à la couverture des territoires palestiniens occupés», relève l'ONG basée à New York. «Cela inclut l'interdiction faite aux reporters étrangers d'entrer (dans Gaza) et l'interdiction du diffuseur qatari Al-Jazeera de travailler en Israël et en Cisjordanie occupée», écrit encore le CPJ.

Le nombre de journalistes détenus en Israël et dans les territoires palestiniens a plus que doublé en un an. En détenant désormais 43 journalistes – tous palestiniens –, Israël se classe désormais, selon l'ONG, devant la Birmanie (35), le Bélarus (31) et la Russie (30).

«Une hausse des attaques sur les journalistes précède presque toujours une attaque sur les autres libertés: liberté de publier et accéder à des informations, liberté de mouvement et de rassemblement, liberté de manifestation...», s'inquiète encore Jodie Ginsberg.

L'Asie est le continent le plus touché. «Des journalistes qui cherchaient simplement à rendre public corruption et méfaits, ou encore l'impact dévastateurs du changement climatique sur les populations locales, se sont retrouvés derrière les barreaux», souligne Beh Lih Yi, responsable Asie pour la CPJ.

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la