Quand l'Amérique tousse, l'Europe attrape la grippe, dit un adage boursier bien connu. Ce dernier s'applique aussi aux relations économiques intra-européennes. Car quand l'Allemagne tousse, la Suisse a rapidement le nez qui coule.
Lorsque l'économie de notre voisin et plus grand partenaire commercial est souffrante, cela sent mauvais pour la Suisse. Et ce scénario catastrophe est justement en train de se produire. L'année dernière, l'Allemagne a perdu 0,3 point de pourcentage. Une mini-récession, qui, malgré tout, donne une vilaine toux à notre économie nationale.
Les employés allemands sont trop souvent malades
Une nouvelle étude met désormais en évidence des informations plus que surprenantes sur la raison de la récession en Allemagne. Le recul de l'économie est en réalité dû... aux nombreux arrêts maladie de la population active! C'est ce qu'affirme une étude de l'association des entreprises pharmaceutiques de recherche (VfA), rapportée par le «Rheinische Post». «Sans les congés maladie supérieurs à la moyenne, l'économie allemande aurait connu une croissance», selon l'étude. On parle ici de +0,5%. Une valeur, une fois encore, minime, mais déjà plus réjouissante qu'une valeur récessive.
Les auteurs de l'étude estiment que les nombreux arrêts maladie auraient coûté 26 milliards d'euros à l'économie allemande. Les assurances maladie ont perdu 5 milliards en raison des nombreux jours de maladie posés par les employés. En outre, les arrêts de travail auraient entraîné une baisse des recettes fiscales de 15 milliards.
5,11 jours d'absence par travailleur en moyenne
Selon les données de la plus grande caisse d'assurance maladie légale d'Allemagne, ce sont surtout les refroidissements qui sont responsables de ces nombreux congés maladie. En 2023, ils ont entraîné en moyenne 5,11 jours d'absence par travailleur. Avant la pandémie, ce chiffre était encore de 2,37 jours.
Cela peut s'expliquer notamment par les restrictions imposées par la pandémie qui ont empêché non seulement les contaminations par le Covid, mais aussi les infections par d'autres virus, comme la grippe ou le virus RS. Les défenses immunitaires de la population se sont donc affaiblies. Depuis la fin des mesures, ces vagues de refroidissements se font beaucoup plus ressentir.
Le burn-out frappe les Suisses
En Suisse aussi, les travailleurs n'ont jamais été aussi absents de leur travail pour cause de maladie. Outre la grippe, le Covid et autres virus, les maladies d'ordre psychiques sont de plus en plus évoquées: les arrêts de travail pour burn-out ont augmenté de 20% en Suisse en 2023.
Il existe toutefois une bonne nouvelle pour la Suisse: «L'économie suisse est plus résiliente qu'on ne le pense», comme le formulait l'économiste suisse Sarah Lein dans Blick au début de l'année. L'experte aussi reconnaît un grand risque pour l'économie suisse en Allemagne. «Si ça tremble là-bas, nous le ressentirons ici aussi.» Elle et d'autres économistes s'attendent toutefois à ce que l'économie suisse se développe mieux que celle du reste de l'Europe. Congés maladie ou non.