La saison cyclonique tropicale 2024 a été exceptionnelle, avec des tempêtes violentes causant des pertes record bien au-dessus de la moyenne des dix dernières années, selon les estimations lundi du réassureur allemand Munich Re.
Les cyclones tropicaux de l'Atlantique Nord (ouragans) et du Pacifique Nord-Ouest (typhons) ont causé environ 133 milliards de dollars de pertes totales, dont 51 milliards de dollars assurés, précise Munich Re dans un communiqué.
Les pertes 2024 parmi les plus élevées
Ces chiffres dépassent largement les moyennes des 10 dernières années, qui s'élèvent à 89,2 milliards de dollars de pertes dont 35,1 milliards assurées. Les pertes de 2024 figurent parmi les plus élevées de la décennie, derrière 2017, selon le réassureur.
Fin septembre, l'ouragan Helene a frappé la Floride avec des vents de 225 km/h, causant des pluies record, des inondations faisant 200 morts et des pertes estimées à 56 milliards de dollars, soit la catastrophe la plus coûteuse de l'année, dont 16 milliards assurés.
En cause, des «températures exceptionnellement élevées de la surface de la mer ont intensifié les tempêtes, soulignant une fois de plus l'impact du changement climatique», analyse Munich Re.
38 milliards de pertes après Milton
Ces températures record relevées dans l'Atlantique Nord et le golfe du Mexique en 2024 ont favorisé une intensification rapide des cyclones. Par exemple, Milton, qui a frappé la Floride en octobre, est passé d'une tempête tropicale à un ouragan de catégorie 5 en une journée.
Cet ouragan a causé des pertes totales estimées à environ 38 milliards USD, dont 25 milliards assurés, ce qui en fait «la tempête la plus coûteuse de l'année pour les assureurs», précise Munich Re.
En Asie, Le typhon Yagi a frappé début novembre les Philippines, la Chine et le Vietnam, où il a causé des destructions record et causé plus de 400 morts au Myanmar. Les pertes totales s'élèvent à 14 milliards de dollars dont 1 milliard assurés.
Le changement climatique renforce l'intensité des cyclones tropicaux et accroît leurs précipitations, résume le réassureur. Pour Milton, des études ont révélé que ses pluies extrêmes étaient deux fois plus probables et sa force 40 % supérieure dans le climat actuel que dans un monde hypothétique sans changement climatique.