L'Inde a pris mercredi une série de mesures diplomatiques punitives contre son voisin et rival, le Pakistan, qu'il accuse de «terrorisme transfrontalier» après une attaque meurtrière contre des touristes au Cachemire sous administration indienne.
Ces mesures comprennent le blocage d'un important traité sur le partage de l'eau entre les deux pays, la fermeture du principal poste frontière terrestre entre les deux voisins et des réductions de personnel diplomatique.
La fin du partage de l'eau
La frontière d'Attari-Wagah entre les deux pays rivaux «sera fermée avec effet immédiat», a affirmé le plus haut responsable du ministère indien des Affaires étrangères, Vikram Misri, en ajoutant que les personnes disposant de documents de voyage valides peuvent l'emprunter avant le 1er mai.
Par ailleurs, «le traité de 1960 sur les eaux de l'Indus sera mis en suspens avec effet immédiat, jusqu'à ce que le Pakistan renonce de manière crédible et irrévocable à son soutien au terrorisme transfrontalier», a indiqué Vikram Misri à des journalistes à New Delhi.
Ce traité répartit théoriquement l'eau entre les deux pays, mais il a donné lieu à de nombreux litiges. Le Pakistan craint depuis longtemps que l'Inde, qui se trouve en amont, ne restreigne son accès à l'eau, ce qui nuirait à son agriculture. Le traité a permis la création de la Commission indo-pakistanaise de l'Indus, chargée en principe de résoudre les problèmes de partage des eaux entre les deux pays.
Il donne à l'Inde et au Pakistan trois fleuves himalayens chacun et à chaque pays des droits sur l'énergie hydroélectrique et l'accès aux ressources d'irrigation.
La fermeture du poste-frontière d'Attari-Wagah est hautement symbolique: c'est là que des foules se rassemblent chaque soir pour applaudir les soldats de leur pays qui défilent au pas de l'oie dans un rituel théâtral symbolisant la rivalité entre les voisins. Ce rituel frontalier quotidien, qui a débuté en 1959, a perduré, en dépit d'innombrables flambées diplomatiques et escarmouches militaires.
L'Inde a déclaré qu'elle avait également ordonné aux attachés de défense d'Islamabad et à d'autres responsables militaires pakistanais en poste à New Delhi de quitter le pays avant une semaine, et qu'elle retirerait également du Pakistan ses conseillers en matière de défense, de marine et d'aviation.
Aucun groupe n'a pour l'instant revendiqué la responsabilité de l'attentat qui a tué 26 hommes mardi dans la région indienne à majorité musulmane où des rebelles mènent une insurrection depuis 1989.