Avec une participation suisse
La mission Hera de défense planétaire a décollé

La mission de défense planétaire Hera est lancée. La sonde a décollé à 16h52, heure suisse, de Cap Canaveral à bord d'une fusée Falcon 9 de SpaceX, selon la retransmission en direct. L'Université de Berne y participe.
Publié: 07.10.2024 à 21:50 heures
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Dernière mise à jour: 08.10.2024 à 14:33 heures
Cette image de la Nasa montre l'astéroïde Dimorphos deux secondes avant l'impact de la mission Dart en septembre 2022. Hera doit maintenant aller inspecter les dégâts.
Photo: Keystone/AP
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ATS Agence télégraphique suisse

L'agence spatiale européenne (ESA) a ainsi lancé ce qu'elle considère comme sa première mission de défense planétaire. Son envol avait été précédé de plusieurs jours d'incertitudes. SpaceX, dont le Falcon 9 avait rencontré une anomalie sur son précédent vol, n'a obtenu le feu vert des autorités américaines que dimanche.

Les conditions météorologiques étaient incertaines, à l'approche de l'ouragan Milton sur les côtes de Floride. Ce dernier, qui s'est renforcé en ouragan de catégorie 4 lundi, a déjà entraîné le report du lancement, initialement prévu jeudi prochain, d'une mission de la Nasa, Europa Clipper, qui doit étudier une Lune glacée de Jupiter.

La sonde Hera, elle, doit aller à la rencontre de Dimorphos, un petit corps de seulement 160 mètres de diamètre, qui est la Lune d'un astéroïde plus grand, Didymos. En 2022, dans un scénario digne d'un roman de science-fiction, un vaisseau de la Nasa est allé délibérément s'écraser à sa surface dans le cadre de la mission Dart (Double Asteroid Redirection Test).

Participation suisse

«Cette mission contribue à comprendre comment dévier un astéroïde sur une trajectoire de collision avec la Terre», avait expliqué à Keystone-ATS Martin Jutzi, de l'Université de Berne, partie prenante dans cette mission. Hera doit maintenant vérifier ce que l'impact a exactement fait à l'astéroïde. Ce devrait être le cas d'ici 2026.

Dimorphos, situé à quelque 11 millions de kilomètres de la Terre au moment de l'impact, ne représentait aucun danger pour notre planète. En le percutant, l'appareil de la Nasa – de la taille d'un gros réfrigérateur – est parvenu à le déplacer en réduisant son orbite de 33 minutes.

Mais on ne sait pas quels effets l'impact a eu sur le petit astéroïde, ni même quelle était sa structure interne avant celui-ci. Or si l'expérience Dart a permis de démontrer la faisabilité de la technique, il faut en savoir plus pour la valider et être capable de déterminer quelle énergie serait nécessaire le cas échéant pour dévier effectivement un astéroïde menaçant.

Deux nanosatellites

D'un coût de 363 millions d'euros et équipée de 12 instruments, Hera embarque deux nanosatellites, Juventas et Milani. Le premier va essayer de se poser sur Dimorphos, une première sur un objet aussi petit. Il est équipé d'un radar basse fréquence et d'un gravimètre pour sonder la structure de l'astéroïde et mesurer son champ de gravité. Le deuxième étudiera la composition de Dimorphos à l'aide d'une caméra multispectrale et d'un détecteur de poussières.

Pour savoir si la mission Dart a fonctionné, «nous devons d'abord connaître la masse de Dimorphos», note Martin Jutzi. Les scientifiques bernois ont développé un modèle simulant l'impact du vaisseau de la Nasa: selon leurs résultats publiés en février dernier, Dart a non seulement causé un cratère, mais entièrement déformé l'astéroïde.

L'équipe de recherche compte sur les mesures de la mission Hera pour affiner ses conclusions. Hera arrivera près de Dimorphos en décembre 2026, pour une durée initiale de six mois.

Au terme de sa mission, les responsables d'Hera espèrent déjà offrir à la sonde une fin comparable à celle de son ancêtre Rosetta, qui avait exploré la comète Tchourioumov-Guérassimenko entre 2014 et 2016, en la posant délicatement sur Dimorphos ou Didymos avant qu'elle ne s'éteigne.

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