Avec effet immédiat
Le Niger demande à la Croix-Rouge internationale de quitter le pays

Le Niger rompt ses liens avec le CICR, ordonnant son départ immédiat. Cette décision du régime militaire soulève des inquiétudes quant à l'avenir de l'aide humanitaire dans le pays sahélien.
Publié: 05.02.2025 à 20:55 heures
Le Niger a demandé à la Croix-Rouge internationale de quitter le pays avec effet immédiat.
Photo: KEYSTONE
Post carré.png
AFP Agence France-Presse

Le régime militaire au pouvoir au Niger a demandé au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) de quitter le pays avec effet immédiat, a appris l'AFP mercredi de source proche du dossier.

Cette source a indiqué que le Niger avait «dénoncé les accords» avec le CICR et que certains expatriés avaient commencé à quitter le pays. Le bureau de la délégation à Niamey a fermé depuis mardi, a t-elle ajouté.

Le média nigérien Air Info a confirmé que, dans une note verbale, le gouvernement nigérien avait ordonné la fermeture des bureaux et le départ immédiat du personnel expatrié. Aucune raison n'a été dévoilée à ce stade pour cette décision.

Le régime militaire nigérien arrivé au pouvoir en juillet 2023 par un putsch a fait de la souveraineté nationale une de ses priorités. Il a notamment chassé les soldats français et américains engagés dans la lutte antijihadiste de son sol, expulsé l'ambassadeur de l'Union européenne et s'est rapproché de nouveaux partenaires comme la Russie ou la Turquie.

Mais certaines organisations humanitaires sont aussi dans leur viseur. Fin janvier, le ministre de l'Intérieur le général Mohamed Toumba, cadre du régime militaire avait affirmé prendre «d'importantes mesures pour assurer le suivi et l'encadrement des ONG et des organisations de développement».

«Nos enquêtes ont permis de découvrir qu'il y a beaucoup d'ONG qui sont en accointances avec ces partenaires qui nous portent la guerre à travers des missions de subversion (...) à travers des soutiens qu'ils apportent souvent aux terroristes», a-t-il précisé, expliquant prôner «la souveraineté».

En novembre, la junte avait retiré l'autorisation d'exercer à l'ONG française Acted et à l'association nigérienne Action pour le bien-être (ABPE), sans préciser les motifs.

Le CICR était présent au Niger depuis 1990. Ces dernières années, il venait en aide aux personnes touchées par les violences jihadistes qui frappent le pays, dans la zone du Liptako-Gourma (sud-ouest) et du bassin du lac Tchad (est).

Le pays est confronté depuis une dizaine d'années aux attaques de groupes affiliés à l'Etat islamique et Al-Qaïda

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la