Avant le président syrien renversé Bachar al-Assad, qui a fui Damas dimanche, de nombreux autres dirigeants autocrates ont été chassés de leur pays. Voici quelques cas emblématiques de ces dernières décennies:
Bangladesh 2024: Sheikh Hasina
Tout dernièrement, le 5 août 2024, la Première ministre bangladaise Sheikh Hasina, confrontée à un soulèvement étudiant contre son gouvernement, doit démissionner. Alors que son palais est pris d'assaut, elle doit fuir précipitamment, vers l'Inde voisine, qui lui apporte un soutien inconditionnel.
Tunisie 2011: Zine el Abidine Ben Ali
Le 14 janvier 2011, après plusieurs semaines de troubles déclenchés par l'immolation d'un vendeur ambulant, le président tunisien Zine el Abidine Ben Ali prend la fuite. Celui qui dirigeait son pays d'une main de fer depuis 23 ans, se réfugie en Arabie Saoudite, où il meurt en 2019. Sa chute marque le début du «Printemps arabe».
République démocratique du Congo 1997: Mobutu Sese Seko
Arrivé au pouvoir à la faveur d'un coup d'État en 1965, Mobutu Sese Seko, le maréchal à la toque de léopard, est renversé en mai 1997 par la rébellion de Laurent-Désiré Kabila. Contraint à l'exil, il meurt peu après, le 7 septembre 1997 au Maroc, d'un cancer de la prostate. Son pays, qu'il a rebaptisé Zaïre, reprend après sa chute le nom de République démocratique du Congo (RDC).
Haïti 1986: Jean-Claude Duvalier
Ayant succédé en 1971 à son père François Duvalier, «Papa Doc», comme président «à vie» d'Haïti, Jean-Claude Duvalier, «Baby Doc», dirigeant autoritaire au train de vie fastueux dans l'un des pays les plus pauvres d'Amérique, est chassé du pouvoir en février 1986. Exilé en France pendant 25 ans, il revient en Haïti en janvier 2011 et y meurt en octobre 2014 d'une crise cardiaque.
Philippines 1986: Ferdinand Marcos
Élu président des Philippines en 1965, Ferdinand Marcos, qui décrète la loi martiale de 1972 à 1981, est chassé du pouvoir par la révolution de février 1986. Accusé par les autorités philippines d'avoir détourné environ 10 milliards de dollars, il meurt en exil à Hawaï (États-Unis) en septembre 1989. Sa veuve Imelda et sa famille rentrent aux Philippines en 1991 et son fils Ferdinand Marcos Jr, dit Bongbong, devient président du pays en juin 2022.
Ouganda 1979: Idi Amin Dada
Commandant de l'armée ougandaise, le général Idi Amin Dada, auto-proclamé chef de l'État en janvier 1971, est renversé en avril 1979 après huit années de règne sans partage marquées par une répression aveugle, la mort de 300'000 à 500'000 Ougandais et l'expulsion de toute la communauté indo-pakistanaise. Le «Boucher de l'Afrique» fuit en Libye puis en Arabie saoudite où il meurt en 2003.
Iran 1979: Mohammad Reza Pahlavi
Monté sur le trône d'Iran en 1941, à seulement 21 ans, Mohammad Reza Pahlavi, visionnaire mais tyrannique, d'abord vénéré puis maudit, s'enfuit de Téhéran le 16 janvier 1979, chassé par la Révolution islamique. Après avoir erré entre le Maroc, les Bahamas, le Mexique, les États-Unis et le Panama, l'ancien autocrate, désormais apatride, meurt d'un cancer en juillet 1980 en Egypte, où il s'est réfugié en mars auprès de son «seul ami», le président Anouar el-Sadate, qui lui offre des obsèques majestueuses.