Autriche
L'extrême droite et les conservateurs s'accordent sur le budget

En Autriche, l'extrême droite et les conservateurs trouvent un terrain d'entente sur le budget. Herbert Kickl du FPÖ annonce 6,3 milliards d'euros d'économies sans hausses d'impôts, rapprochant le pays d'un gouvernement potentiellement dominé par l'extrême droite.
Publié: 12:55 heures
Photo: keystone-sda.ch
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AFP Agence France-Presse

L'extrême droite et les conservateurs, en pleine négociation en Autriche, ont annoncé lundi avoir trouvé un accord sur le budget, levant un important obstacle pour la formation d'un gouvernement.

«Nous avons pris une décision cruciale et élaboré une feuille de route commune afin d'éviter une procédure de déficit excessif de l'UE à l'encontre de l'Autriche», a déclaré le chef du parti de la Liberté (FPÖ), Herbert Kickl, lors de la première conférence de presse conjointe des deux formations.

C'est précisément sur ce point qu'avaient échoué les précédentes discussions visant à faire barrage à l'extrême droite, les milieux économiques refusant toute hausse de taxes.

En dressant ce premier bilan des pourparlers entamés la semaine dernière, M. Kickl a fait état d'un programme d'austérité de 6,3 milliards d'euros «sans recourir à de nouveaux impôts, ni sur les successions, ni sur les donations, ni sur la fortune».

Il entend adopter des mesures contre les niches fiscales, les «privilèges», notamment des «gros bonnets», avec des économies dans «l'appareil ministériel» et la fin des «subventions excessives».

«C'est le seul moyen pour l'Autriche de façonner elle-même son avenir, c'est-à-dire de ses propres mains, et de ne pas être contrôlée depuis Bruxelles», a insisté le responsable nationaliste, toujours très critique envers l'UE.

A ses côtés, le chef par intérim du parti conservateur ÖVP, Christian Stocker, s'est félicité de cette étape qui «doit permettre de ramener le déficit sous la barre des 3% en 2025», selon les critères de Maastricht.

Le pays alpin de 9,1 millions d'habitants, confronté à des difficultés économiques dans le sillage de l'Allemagne voisine, a vu son déficit budgétaire monter à 3,7% l'an dernier, selon l'agence Fitch qui vient de placer sa note souveraine sous surveillance.

Les deux partis sont assez proches concernant les questions économiques mais une deuxième phase de négociations va désormais démarrer, sans doute plus délicate en raison des divergences sur la politique étrangère ou l'Etat de droit.

M. Kickl s'est toutefois dit «confiant». La droite a déjà gouverné deux fois avec le FPÖ en Autriche mais si les négociations aboutissent, il s'agira du premier gouvernement dominé par l'extrême droite dans l'histoire contemporaine, avec pour probable chancelier le très radical Herbert Kickl.

Son parti est arrivé en tête des législatives fin septembre, avec près de 29% des voix, un score historique.

Faute d'alliés, il avait dû laisser la place à ses adversaires pour la négociation d'un gouvernement avant la spectaculaire volte-face des conservateurs et la démission de leur chef de file, Karl Nehammer, début janvier.

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