Les autorités birmanes ont échoué mardi à vendre aux enchères la demeure de Aung San Suu Kyi, lauréate du prix Nobel de la paix emprisonnée depuis 2021, faute de prétendant pour la quatrième fois.
Un commissaire-priseur désigné par la justice a proposé devant les grilles rouillées de la maison un prix de départ de 112 millions d'euros (128 millions de dollars) pour la vente de cette maison de deux étages située au bord d'un lac à Rangoun.
Encadré par un groupe de journalistes et une douzaine de policiers, le commissaire-priseur a demandé trois fois aux enchérisseurs de se manifester avant de proclamer: «Nous annonçons par la présente que l'enchère n'a pas abouti».
L'intéressée reste en prison
La maison a été mise en vente une première fois en mars 2024 pour 315 milliards de kyats, soit 131 millions d'euros, mais ce montant a été progressivement réduit lors de chacune des trois ventes aux enchères qui ont eu lieu ensuite.
La vente est supervisée par des fonctionnaires nommés par la junte. Le frère de Aung San Suu Kyi a obtenu les droits sur la moitié de la demeure tandis que la lauréate du prix Nobel de la paix a droit à la moitié du produit de la vente.
L'armée birmane a renversé le gouvernement d'Aung San Suu Kyi en février 2021, alléguant sans preuve une fraude électorale massive lors du scrutin de 2020, remporté largement par la Ligue nationale pour la démocratie, le Parti de la lauréate du prix Nobel de la Paix.
Aung San Suu Kyi est aujourd'hui en prison, mais elle a passé des années assignée à domicile pendant une autre période de dictature militaire. A l'époque, elle prononçait des discours sur la démocratie et la résistance non violente devant la clôture, attirant des centaines de personnes.