Au mini-Davos italien
Zelensky en mission désespérée pour demander plus d'armes à ses alliés

Volodymyr Zelensky participe ce week-end au forum de Cernobbio, réputé comme étant une réplique miniature du WEF de Davos. Le président ukrainien y réitère ses demandes afin d'obtenir plus d'armes de ses alliés.
Publié: 07.09.2024 à 09:49 heures
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Dernière mise à jour: 07.09.2024 à 10:07 heures
Volodymyr Zelensky est à Côme ce samedi.
Photo: AFP
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ATS Agence télégraphique suisse

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky poursuit samedi sa participation au forum de Cernobbio, en Italie, où il doit réitérer ses appels pour obtenir davantage d'armes face à l'avancée russe dans l'est de son pays. Le dirigeant a plaidé la cause de son pays la veille, devant les participants du forum The European House-Ambrosetti de Cernobbio, sorte de mini-Davos organisé jusqu'à dimanche sur les rives du lac de Côme, tout près de la frontière avec le Tessin.

Il était arrivé vendredi au forum quelques heures après avoir réclamé «plus d'armes» à ses alliés, lors d'une réunion des soutiens internationaux de Kiev sur la base aérienne américaine de Ramstein, dans l'ouest de l'Allemagne. Zelensky a indiqué sur Telegram qu'il comptait s'entretenir samedi à Cernobbio avec des représentants d'entreprises italiennes et avec la cheffe du gouvernement Giorgia Meloni.

Celle-ci devrait l'assurer de son soutien sans faille, même si l'un des partenaires de sa coalition de droite et d'extrême droite, Matteo Salvini, est farouchement opposé à toute incursion de Kiev en territoire russe, comme l'armée ukrainienne en mène une depuis début août.

Zelensky vs Orban

Une rencontre entre Volodymyr Zelensky et Viktor Orban, opposé à l'aide occidentale à l'Ukraine et proche du Kremlin, n'est pas confirmée à ce stade mais le Premier ministre nationaliste hongrois a dit qu'il s'entretiendrait «bien sûr» avec le président ukrainien à Cernobbio si l'occasion se présentait. «Nous avons une bonne relation», a assuré Orban aux journalistes. «S'il n'y a pas de dialogue, il n'y a aucune chance de paix».

Lors de leur dernier face-à-face à Kiev début juillet, Orban avait appelé Zelensky à envisager un «cessez-le-feu rapidement», illustrant leurs divergences mais aussi celles entre Budapest et la plupart des Européens. Zelensky avait quant à lui insisté sur l'importance d'une «paix juste» pour son pays, rappelant que l'Ukraine exigeait pour tout cessez-le-feu le retrait complet des forces russes du territoire ukrainien et le paiement de réparations.

Viktor Orban avait suscité colère et incompréhension au sein de l'UE en rendant quelques jours plus tard visite à Vladimir Poutine. Campant sur ses positions, le dirigeant hongrois, dont le pays assure la présidence de l'UE, a réaffirmé vendredi que la recherche de la paix, via des négociations, passait par un cessez-le-feu préalable. Renvoyant dos à dos Kiev et Moscou, il a toutefois estimé qu'"aucune des deux parties n'a l'intention de faire la paix».

Les USA et l'Allemagne rechignent à livrer des armes

Deux ans et demi après le lancement de l'invasion russe, l'Ukraine est à la peine: son offensive entamée début août dans la région russe de Koursk, n'a pas aidé à stopper l'avancée de Moscou dans l'Est. L'armée russe multiplie ses bombardements meurtriers comme récemment sur un institut militaire à Poltava, dans le centre de l'Ukraine, qui a fait au moins 55 morts.

A Ramstein, Zelensky a réitéré sa demande de pouvoir utiliser les armes à longue portée fournies par ses partenaires «non seulement sur le territoire occupé de l'Ukraine, mais aussi sur le territoire russe» pour détruire les bases à partir desquelles Moscou lance ses missiles. En Italie, il a martelé qu'en aucun cas ces armes ne seraient utilisées pour frapper les civils ou les cibles non militaires.

Plusieurs grands pays, dont ses deux principaux fournisseurs d'armes, les Etats-Unis et l'Allemagne, continuent néanmoins à rechigner par crainte d'une escalade avec Moscou, qui agite régulièrement la menace nucléaire. «Je ne pense pas qu'une seule capacité spécifique sera décisive», a ainsi déclaré le secrétaire d'Etat américain à la Défense Lloyd Austin à l'issue de la réunion en Allemagne, disant que l'Ukraine devait miser sur la combinaison des différents armements. Son homologue allemand Boris Pistorius a affirmé que la position de Berlin à cet égard était inchangée.

Berlin confirme tout de même de nouvelles livraisons

Lloyd Austin a annoncé une nouvelle aide militaire de 250 millions de dollars qui «permettra d'accroître les capacités» de l'Ukraine. «Le Kremlin continue de bombarder les villes ukrainiennes et de s'en prendre aux civils ukrainiens. C'est un scandale», a-t-il dénoncé. Londres a également annoncé un contrat de 162 millions de livres sterling (192 millions d'euros) pour 650 missiles légers multirôle à courte portée, pouvant être tirés à partir de diverses plates-formes terrestres, maritimes et aériennes.

Pistorius a de son côté rendu public l'envoi de douze obusiers de type 2000, dont six cette année et le reste en 2025, pour un montant de 150 millions d'euros. Le Canada prévoit d'envoyer 80'840 petites roquettes air-sol non armées supplémentaires à l'Ukraine ainsi que 1300 ogives dans les mois à venir, a également annoncé son ministre de la Défense, Bill Blair, dans un communiqué.

Berlin avait confirmé mercredi de nouvelles livraisons de systèmes de défense aérienne Iris-T qui doivent aider à intercepter les missiles russes. S'ils réaffirment régulièrement leur solidarité sans faille, de nombreux gouvernements sont confrontés à des opinions publiques divisées alors que la guerre s'enlise. Kiev s'inquiète d'autant plus que le temps des grands paquets d'aides en provenance des Etats-Unis - où un retour aux manettes de Donald Trump n'est pas exclu-- semble révolu.

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