Vendredi, des frappes russes sur Kharkiv en Ukraine ont tué au moins sept personnes, tandis que cinq autres ont péri dans des bombardements ukrainiens sur Belgorod en Russie. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a quant à lui annoncé le limogeage du commandant de l'armée de l'air, quelques jours après le crash d'un avion de combat F-16, un précieux équipement militaire récemment livré à Kiev par ses alliés occidentaux après environ deux ans d'attente.
Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine, située dans le nord-est à une quarantaine de kilomètres de la frontière russe, a été visée vendredi par une bombe planante russe, une arme particulièrement destructrice, ont déclaré les autorités ukrainiennes.
Un immeuble de 11 étages a été touché et au moins sept personnes ont été tuées, dont une adolescente de 14 ans, selon Igor Terekhov, le maire de cette cité qui comptait 1,4 million d'habitants avant la guerre. L'attaque a également fait au moins 59 blessés, dont neuf enfants âgés de cinq à seize ans, d'après le gouverneur régional Oleg Synegoubov.
La faute du manque de soutien des Occidentaux?
Un journaliste de l'AFP présent dans la ville a entendu de fortes explosions. Le gouverneur de la région a partagé une vidéo montrant des voitures et des appartements en flammes, laissant échapper une épaisse fumée noire.
Volodymyr Zelensky a assuré que «cette frappe n'aurait pas pu avoir lieu» si les Occidentaux avaient autorisé son pays à viser en profondeur la Russie avec les missiles de longue portée qui lui ont été fournis. La plupart des pays occidentaux s'y refusent jusqu'à présent, craignant une escalade avec Moscou.
«Nous avons besoin de décisions fortes de la part de nos partenaires pour mettre fin à cette terreur, a plaidé Volodymyr Zelensky. Il n'y a aucune raison rationnelle de limiter la défense de l'Ukraine», a-t-il martelé.
Bombes étasuniennes controversées
Côté russe, au moins cinq personnes ont été tuées et 37 blessées vendredi dans une frappe ukrainienne sur la ville et la région de Belgorod, frontalière de l'Ukraine. Selon Viatcheslav Gladkov, cette attaque a été «menée par les forces armées ukrainiennes à l'aide d'armes à sous-munitions tirées à partir de MLRS Vampire (lance-roquettes multiples, ndlr) sur la ville de Belgorod et la région de Belgorod».
Six enfants figurent parmi les blessés, dont trois sont «dans un état grave», a-t-il raconté sur Telegram. Trois immeubles résidentiels et d'autres bâtiments ont été endommagés.
Les bombes à sous-munitions, qui sont notamment livrées par les États-Unis à l'Ukraine, sont controversées, car elles dispersent des petites charges explosives dangereuses pour les civils. Elles sont interdites par de nombreux pays, en particulier européens.
Un pilote aurait été tué par erreur
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a par ailleurs annoncé vendredi avoir limogé le commandant de l'armée de l'air Mykola Olechtchouk. S'il n'a pas expliqué les raisons de cette décision, celle-ci intervient au lendemain de l'annonce du crash d'un avion F-16 et de la mort de son pilote, Oleksiï Mes, formé aux États-Unis. L'incident a eu lieu lundi, pendant une attaque massive de missiles et de drones russes.
Peu d'informations ont été fournies sur cet épisode par les autorités ukrainiennes. Selon une députée ukrainienne, Mariana Bezougla, membre de la commission Défense du Parlement, l'appareil a été abattu par erreur par un système de défense antiaérienne Patriot «en raison d'une mauvaise coordination entre les unités».
Trois villages envahis par les Russes
Dans l'est de l'Ukraine, où se déroulent l'essentiel des combats malgré l'offensive surprise déclenchée début août par les forces ukrainiennes dans la région russe frontalière de Koursk, les troupes russes ont poursuivi leur avancée.
L'armée russe a revendiqué vendredi la prise de trois nouveaux villages : Novojelanné et Kostiantynivka, dans la région de Donetsk, et Synkivka, dans celle de Kharkiv.
Volodymyr Zelensky a reconnu mercredi une situation «extrêmement difficile» pour l'armée ukrainienne près de Pokrovsk, un important nœud logistique d'où les soldats russes sont désormais à moins de dix kilomètres.