Beran A., 19 ans, «avait prévu de tuer des personnes à l'extérieur du stade», a déclaré jeudi le chef des services de renseignement autrichiens, Omar Haijawi-Pirchner. Lors de son arrestation, cet Autrichien d'origine nord-macédonienne disposait d'un explosif opérationnel qu'il aurait fabriqué lui-même. Des moyens de mise à feu, des câbles et des dispositifs d'allumage, des couteaux, des machettes ainsi que 21'000 euros de fausse monnaie ont également été saisis. Jeudi soir, la police autrichienne a arrêté un nouveau suspect, selon les déclarations du ministre de l'Intérieur Gerhard Karner ce vendredi. Il s'agit d'un Irakien, qui, selon le journal «Heute», serait issu de l'entourage de l'auteur principal et a pu être arrêté à Vienne.
Le principal suspect, Beran, avait commencé à planifier l'attentat en juillet. Peu avant, il avait prêté serment d'allégeance à la milice djihadiste de l'État islamique (EI). Il s'est radicalisé sur Internet. Originaire d'Allemagne, Abul Baraa, un prédicateur de haine très en vue dans le milieu, aurait joué un rôle prépondérant dans la radicalisation du jeune homme. L'Allemand est particulièrement actif sur la toile: sur Instagram et TikTok, l'islamiste compte plus de 100'000 followers.
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Il est considéré comme une star dans le milieu islamiste
L'homme est connu des autorités. Il a séjourné dans une mosquée berlinoise qui a été perquisitionnée en 2018 sur la base de soupçons de financement du terrorisme, comme le rapporte «Bild». Abul Baraa disposerait d'un large réseau.
«Au fil du temps, il est devenu une star et l'un des prédicateurs les plus influents de la scène salafiste en Allemagne. Dans ce contexte, les procédures d'enquête menées contre lui et son entourage ne semblent nuire ni à sa notoriété ni à sa position au sein du milieu», explique le service de renseignement allemand à «Bild».
«tiktokisation de l'islamisme»
Pour Abul Baraa, les croyants sont en guerre contre les infidèles. L'Occident tente de combattre l'islam. Il faut se défendre. Ses vidéos sont d'ailleurs plutôt bien accueillies. Ce n'est qu'en avril que l'Office allemand de protection de la Constitution a mis en garde contre une «tiktokisation de l'islamisme». Avec leurs clips, ils atteindraient depuis longtemps «un public de millions de jeunes dans l'espace germanophone».
L'utilisation des réseaux sociaux par les islamistes n'est certes pas un phénomène nouveau, a souligné l'autorité. Toutefois, en raison de son «potentiel addictif», l'application TikTok a conduit à une «forte dynamisation» grâce à des propositions de vidéos sans cesse renouvelées par des algorithmes et constitue un «accélérateur de feu» pour la radicalisation.
Quitter son emploi et changer d'apparence
Dans leurs vidéos, Abul Baraa et d'autres prédicateurs se mettent en scène de manière adaptée aux jeunes et misent, par exemple, sur une proximité affichée avec des «influenceurs, des rappeurs ou des grands clans arabes». Beran A. est l'un de ses nombreux followers. Le point culminant de sa radicalisation? l'attentat prévu lors du concert de Taylor Swift.
En préparation de son acte, le jeune homme de 19 ans avait quitté son travail et modifié son apparence physique de manière à l'adapter aux combattants de l'État islamique. L'homme est «clairement radicalisé», a déclaré le chef des services de renseignement autrichiens. Ses services ont d'abord pensé qu'il s'agissait d'un individu isolé. «Grâce à des connaissances existantes, nous avons toutefois pu constater par la suite qu'il faisait partie d'un réseau islamiste.»