Après l'annonce d'Emmanuel Macron
Les Français se ruent sur les vaccins

Les Français ont pris d'assaut les sites de vaccination après les annonces d'Emmanuel Macron imposant le pass sanitaire au personnel soignant. En cas de non-respect, des sanctions allant jusqu'au licenciement sont possibles, déclare la ministre du Travail.
Publié: 13.07.2021 à 15:14 heures
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Dernière mise à jour: 13.07.2021 à 16:30 heures
Le discours d'Emmanuel Macron a été suivi par un grand nombre de citoyens français.
Photo: AFP

Après l'annonce d'Emmanuel Macron de lundi soir, nombre de secteurs, des restaurants aux centres commerciaux en passant par les transports, se préparent désormais à la généralisation du pass sanitaire — soit une preuve de vaccin ou d'un test PCR négatif —, une mesure prise pour éviter une quatrième vague épidémique du très contagieux variant Delta.

L'effet des annonces du président a été immédiat. «926'000 Français ont pris un rendez-vous pour se faire vacciner» lundi soir sur Doctolib et «ça se poursuit encore ce matin», selon le patron du site, Stanislas Niox-Chateau.

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«Incitation maximale»

«Il n'y a pas d'obligation vaccinale, il y a une incitation maximale», a souligné le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, qui s'est dit «satisfait de voir que le message du président de la République avait été entendu».

Le président de la République a mis la pression sur les non-vaccinés pour éviter une nouvelle vague de Covid-19 alors que le virus repart à la hausse avec le variant Delta. C'est «une nouvelle course contre la montre qui est engagée», a justifié Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée.

L'outil privilégié est le pass sanitaire, dont l'usage va être étendu. A partir du 21 juillet, il sera nécessaire pour pénétrer dans des «lieux de loisirs et de culture» comme les cinémas, qui ont dit se sentir «punis» d'y être soumis plus tôt que les autres lieux, évoquant la problématique des familles dont les enfants sont rarement vaccinés.

Puis, dès le début du mois d'août, il sera nécessaire pour entrer dans les cafés, restaurants et centres commerciaux, y compris pour le personnel, mais aussi dans les avions, trains ou autocars de longs trajets. Il faudra également se munir du pass pour entrer dans les établissements médicaux.

Des sanctions allant jusqu'au licenciement

Au total, un peu plus de 4 millions de personnes sont concernées dont 1,5 ne sont pas vaccinées. Elles auront jusqu'au 15 septembre pour le faire, sous peine de «sanctions», a prévenu Emmanuel Macron.

Elles risquent de voir leur contrat de travail suspendu pour quelques semaines, le temps de se mettre en conformité, une «première étape» avant «une mise à pied», voire «un licenciement», a précisé la ministre du Travail Elisabeth Borne.

Pour que ces mesures soient appliquées «le plus vite possible», selon un parlementaire, le Parlement siégera en session extraordinaire à partir du 21 juillet.

Ce n'est «pas un chantage»

L'extension du pass sanitaire n'est «pas un chantage»: il serait nécessaire pour éviter de «refermer le pays», fait valoir le ministre de la Santé Olivier Véran, en évoquant toutefois «quelques jours de délais» pour son application dans les cafés-restaurants.

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a lui plaidé pour de la «souplesse» pour les adolescents, encore rares à être vaccinés puisqu'ils n'y ont droit que depuis fin juin. Quant à l'ancien ministre LR Eric Woerth, il a admis que la mise en oeuvre de ce pass serait «compliquée» mais qu'il préférait «un restaurant ouvert, quitte à ce qu'il y ait un contrôle de pass sanitaire».

Comme l'ont réclamé de nombreux experts et responsables politiques, la vaccination deviendra obligatoire pour les personnels soignants et non soignants des hôpitaux, cliniques, Ehpad et maisons de retraite, les professionnels et bénévoles auprès des personnes âgées, y compris à domicile, ainsi que les pompiers ou les ambulanciers, mais pas pour les policiers et les gendarmes.

Vivement critiqué par Le Pen et Mélenchon

Les forces politiques ont approuvé la vaccination obligatoire pour les soignants, à l'exception du RN et LFI.

«Ou bien on pousse en avant la vaccination comme un vrai bouclier, ou alors on supporte demain des nouveaux confinements» qui sont «une atteinte aux libertés de tous les Français», a fait valoir le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau, alors que la cheffe du RN Marine Le Pen a qualifié de «brutalité indécente» l'obligation vaccinale des soignants.

«Contradictions, aberrations: les décisions de #Macron sentent l'abus de pouvoir et la discrimination sociale», a tweeté Jean-Luc Mélenchon pour LFI.

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«La révolution est la seule solution»

Les annonces du chef de l'Etat ont également électrisé la mouvance «covido-sceptique», très active sur les réseaux sociaux et déjà chauffée à blanc contre la «dictature sanitaire» mise en place à leurs yeux par l'exécutif depuis des mois pour freiner l'épidémie.

Suivies par plusieurs centaines milliers d'abonnés, des pages Facebook proches des «gilets jaunes» assuraient mardi que «la révolution» était désormais la «seule solution», reproduisant une photo de voitures retournées sur la chaussée pendant Mai-68.

(ATS)

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