Les pluies diluviennes qui frappent depuis plusieurs semaines le Soudan auraient provoqué une épidémie de choléra, selon les autorités soudanaises: «Nous déclarons l'épidémie de choléra en raison des conditions climatiques et de la contamination de l'eau potable», a indiqué Haitham Ibrahim dans un enregistrement vidéo diffusé par son ministère.
Cette décision a été prise en concertation «avec les autorités sanitaires de l'Etat de Kassala, les agences de l'ONU et des experts» suite à la «découverte par le laboratoire de santé publique du virus du choléra», a-t-il ajouté. Les Etats de Kassala et Gedaref, dans l'est du Soudan, sont particulièrement touchés par l'épidémie, a déclaré le ministre qui n'a pas précisé le nombre des cas détectés.
Les enfants sont pris de diarrhées
Depuis plusieurs semaines, le Soudan est frappé par des pluies torrentielles ayant provoqué le déplacement de milliers de personnes et apportant leur lot de maladies avec une hausse des cas de diarrhée, en particulier chez les enfants. Dans l'Etat de Kassala, particulièrement touché, les autorités ont réclamé une aide «urgente» et «immédiate» de la communauté internationale.
Le choléra est une infection diarrhéique aiguë provoquée par l'ingestion d'aliments ou d'eau contaminés par le bacille Vibrio cholerae. La maladie provoque des diarrhées, une déshydratation sévère pouvant engendrer la mort en quelques heures.
Du 1er janvier au 28 juillet 2024, 307'433 cas de choléra et 2326 décès ont été signalés dans 26 pays, selon l'Organisation mondiale pour la santé (OMS).
L'aide humanitaire reste en souffrance
Au Soudan, une guerre oppose depuis avril 2023 l'armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) de son ex-adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo.
Les deux camps ont été accusés de crimes de guerre, notamment de bombardements aveugles de zones habitées dans ce conflit qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de 10 millions de personnes, selon l'ONU. Ils ont également été accusés de pillages et d'entrave à l'aide humanitaire, ainsi que d'avoir presque détruit un système de santé déjà fragile.
Alors que le pays est plongé dans «l'une des pires crises humanitaires de mémoire récente» selon l'ONU, la grande majorité des opérations humanitaires ont été interrompues.