Appel à l'évacuation des blessés
L'ONU est «choquée par l'étendue des destructions à Marioupol»

L'ONU est «choquée par l'étendue des destructions à Marioupol», largement contrôlée par les Russes. La Haute commissaire aux droits de l'homme Michelle Bachelet a appelé jeudi à évacuer les combattants hors d'état de nuire encore retranchés dans la ville ukrainienne.
Publié: 12.05.2022 à 11:58 heures
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Dernière mise à jour: 12.05.2022 à 12:00 heures
La Haute commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Michelle Bachelet s'est dite "choquée" par l'étendue des destructions à Marioupol.
Photo: DUKAS

Au début d'une session spéciale du Conseil des droits de l'homme à Genève, elle a relevé par vidéo les souffrances subies par les habitants de Marioupol. Elle s'est dite «soulagée» que des centaines de civils aient pu quitter le complexe industriel où ont lieu les affrontements, grâce aux efforts du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et de l'ONU.

Au moment où elle s'exprimait, des dizaines de personnes manifestaient sur la Place des nations en faveur des «défenseurs de Marioupol». Selon les estimations de l'ONU, qui n'a pas accès à la ville, les affrontements ont fait des milliers de victimes seulement dans celle-ci.

De son côté, le président de la Commission d'enquête internationale sur l'Ukraine, le juge norvégien Erik Møse, a relevé que son instance avait déjà multiplié les dialogues. En revanche, Moscou n'a pas répondu à ses demandes.

L'ambassadrice ukrainienne à l'ONU à Genève Yevgenyia Filipenko avait justifié cette réunion par «la détérioration significative» en termes de droits humains depuis le début du conflit il y a près de trois mois. Les effets se font sentir largement en dehors du pays, selon elle.

Des crimes de guerre

L'ONU a dénoncé de nombreux actes équivalant à des crimes de guerre. Elle a notamment pu vérifier des milliers de victimes civiles, des centaines d'exécutions illégales ou encore une dizaine de cas de violences sexuelles. Des centaines de disparitions forcées ont aussi été observées, dont dix attribuées aux forces ukrainiennes.

Un projet de résolution qui doit être discuté dans l'après-midi prévoit d'appeler Moscou à garantir un accès aux personnes acheminées depuis l'Ukraine vers la Russie ou les territoires contrôlés par les forces russes. Selon le gouvernement ukrainien, 1,2 million de personnes auraient subi cette situation. Le projet souhaite une liste de ces individus.

Il demande aussi à la Commission d'enquête internationale une investigation spéciale sur les exactions dans les régions de Kiev, Tcherniguiv, Kharkiv et Soumy. Un rapport devra être rendu en février prochain. Dans la région de Kiev, plus de 1000 cadavres ont été retrouvés, ajoute la Haute commissaire.

La Russie, suspendue par l'Assemblée générale de l'ONU du Conseil mais qui aurait pu participer comme observatrice, a boycotté la rencontre. Moscou avait annoncé à l'avance ne pas vouloir s'associer à un «spectacle politique biaisé» supplémentaire contre elle.

Cette 34e session spéciale a été organisée près de trois mois après le début urgent qui avait abouti au lancement de la Commission d'enquête internationale. Elle a été soutenue par plus de 50 pays, dont la Suisse.

(ATS)

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