L'île paradisiaque de Mayotte est méconnaissable à cause du passage du cyclone Chido: des débris partout, un nombre incalculable de bâtiments effondrés... Et au milieu de tout cela, de nombreux sauveteurs tentent de sortir les personnes ensevelies des ruines. Des centaines de Mahorais ont perdu la vie. L'ampleur de la catastrophe n'est pas encore connue.
Selon Météo France, le cyclone a balayé Mayotte samedi à une vitesse de plus de 220 kilomètres par heure. Le président Emmanuel Macron a déclaré: «J'ai une pensée pour nos concitoyens de Mayotte qui ont vécu le pire ces dernières heures. Certains ont tout perdu. D'autres ont perdu la vie.» Depuis 90 ans, Mayotte n'avait pas connu de catastrophe aussi destructrice, a indiqué la préfecture sur Facebook.
Comment un cyclone de cette ampleur a-t-il pu se former?
Le territoire français d'outre-mer de Mayotte est situé dans l'océan Indien, entre la côte du Mozambique, pays d'Afrique du Sud-Est, et l'État insulaire de Madagascar. Dans cette région, des tempêtes se forment régulièrement à cette période de l'année, à cause de la surface de l'océan.
«Pour qu'un cyclone – une tempête tropicale tourbillonnaire – se forme, la température de la mer est déterminante. D'octobre à mars, la surface de l'océan Indien se réchauffe», explique Michael Eichmann de Meteo News à Blick. A partir d'une température de 26 degrés, les tempêtes se multiplient. La raison: l'augmentation de l'évaporation de l'eau. Le météorologue ajoute: «De plus en plus d'air chaud monte; une tempête peut ainsi se développer peu à peu.»
Pourquoi ce cyclone était-il si violent?
Le fait que des tempêtes se produisent actuellement dans la région n'a rien d'exceptionnel. Leur intensité, en revanche, l'est. «Cette tempête était prévue. Mais les estimations du 11 décembre de mes collègues français partaient du principe que le cyclone ne toucherait pas l'île – et surtout pas avec une telle force», explique Michael Eichmann.
Mais en peu de temps, la tempête s'est intensifiée et la situation s'est aggravée. Avec le changement de trajectoire de Chido, Mayotte a ainsi été touchée de plein fouet.
L'île aurait-elle pu mieux se protéger?
Difficile à dire. Le météorologue explique: «Lorsqu'une tempête frappe la terre à plus de 200 km/h, de gros dégâts sont inévitables. Chez nous aussi, ce serait fatal.» Mais les pertes sont bien sûr plus élevées si de nombreuses personnes vivent dans des cabanes qui ne peuvent pas résister à de telles bourrasques. La seule manière de sauver à coup sûr la vie des Mahorais aurait été de les évacuer.
Pourquoi la tempête a-t-elle été si mal évaluée?
«Les modèles sous-estiment malheureusement toujours des tempêtes de cette ampleur. Il est difficile de dire pourquoi il en est ainsi. Une explication possible est que les calculs de la température de surface de l'océan ne sont en général pas corrects et que, par conséquent, la force du cyclone n'est pas non plus évaluée correctement», déplore Michael Eichmann.
Des Suisses ont-ils été touchés?
Comme l'a indiqué le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) à la demande de Blick, les représentants suisses à Paris sont en contact avec les autorités compétentes sur place. Ils n'ont actuellement pas connaissance de victimes suisses.
«Selon le registre des Suisses de l'étranger, environ deux douzaines de personnes sont immatriculées à Mayotte. Actuellement, moins de 5 personnes sont enregistrées sur Travel Admin pour la région de Mayotte», a expliqué le porte-parole Jonas Montani. Elles doivent suivre les instructions des autorités locales.
Où s'est déplacé le cyclone après Mayotte?
Chido s'est frayé un chemin vers le Mozambique, sur le continent africain. La tempête y a atteint une vitesse allant jusqu'à 240 kilomètres par heure. Dans la province septentrionale de Cabo Delgado, elle a détruit et endommagé de nombreuses maisons, écoles et hôpitaux, selon le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef).
La région a en effet été «gravement touchée», même si l'ampleur de la destruction n'est pas encore claire. Selon le centre mozambicain pour la protection civile, le réseau électrique s'est effondré à Cabo Delgado ainsi que dans la province voisine de Nampula, ce qui rend les opérations de sauvetage difficiles.