Alors qu'un vaste mouvement de contestation secoue les camps américains à propos de la guerre dans la bande de Gaza, la prestigieuse université américaine Brown, au nord-est des Etats-Unis, a annoncé jeudi qu'un accord avec ses étudiants pro-palestiniens avait été trouvé
La présidente de l'institution, Christina Paxson, s'est ainsi réjouie dans un communiqué du démantèlement d'un «campement» d'étudiants et de militants pro-palestiniens à 17h00 (23h00 Heure suisse) en échange de la promesse que le conseil d'administration de l'université se prononcera sur d'éventuels «désinvestissements de sociétés qui rendent possible et profitent du génocide à Gaza».
Couper les liens entre les grandes universités privées américaines et des mécènes et entreprises liés à Israël fait partie des revendications du mouvement étudiant et militant qui défend la cause palestinienne et est vent debout contre la guerre que mène l'Etat hébreu contre le Hamas dans la bande de Gaza.
Une première dans le petit monde des universités d'élite
L'accord à Brown est la première concession accordée par une université d'élite au mouvement national qui s'est propagé depuis deux semaines à travers tous les Etats-Unis, de la Californie à l'ouest (Universités Ucla, USC...) aux Etats du nord-est (Columbia, Yale, Harvard, UPenn) en passant par les Etats du centre et du sud comme le Texas et l'Arizona. Les étudiants et la direction de Brown doivent encore discuter de mai à octobre des contours de l'accord.
Dans le campement, des manifestants ont sauté de joie et se sont serrés dans les bras en chantant selon une journaliste de l'AFPTV.
Les manifestations sur les campus américains ont ravivé aux Etats-Unis le débat tendu depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre liberté d'expression, droit constitutionnel et accusations d'antisémitisme et d'antisionisme.
La présidente de Brown a reconnu que «les destructions et pertes en vie humaine au Proche-Orient ont poussé beaucoup (d'étudiants) à un appel à des changements significatifs».
La dirigeante universitaire, dont deux homologues à Harvard et UPenn avaient dû démissionner cet hiver pour des propos jugés ambigus devant le Congrès des Etats-Unis sur la lutte contre l'antisémitisme, a dénoncé aussi «l'escalade d'une rhétorique incendiaire (...) et la hausse des tensions sur les campus du pays».
(ATS)