Affrontements entre manifestants et gendarmes
En Roumanie, la candidature de Georgescu est rejetée

La candidature présidentielle de Calin Georgescu, figure d'extrême droite, a rejetée en Roumanie. Des affrontements ont éclaté à Bucarest entre ses partisans et les forces de l'ordre, suite à cette décision de la Commission électorale.
Publié: 09.03.2025 à 19:38 heures
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Dernière mise à jour: 17:02 heures
Très critique de l'UE et de l'OTAN, l'ancien haut fonctionnaire est opposé à l'envoi d'aide à l'Ukraine
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

Après la spectaculaire annulation de la présidentielle l'an dernier en Roumanie, le candidat d'extrême droite Calin Georgescu a vu sa candidature rejetée dimanche par la Commission électorale, une décision non finale qui a suscité l'indignation de ses partisans. Dans un communiqué laconique, le bureau électoral a annoncé cette invalidation sans donner pour l'heure d'explications.

Le sexagénaire, qui fait figure de favori dans les sondages avec quelque 40% des intentions de voix, peut encore déposer un appel devant la Cour constitutionnelle. Il a dénoncé sur X «un coup direct porté à la démocratie dans le monde». «L'Europe est maintenant une dictature, la Roumanie vit sous la tyrannie!», a-t-il lancé.

Plusieurs centaines de ses partisans se sont rassemblés dans la soirée à Bucarest devant le bâtiment du Parlement abritant les locaux de la Commission électorale, criant «A bas la dictature». Les gendarmes ont dû disperser la foule à coup de gaz lacrymogène, l'un d'entre eux ayant été blessé par le jet d'un objet contondant. «A la suite d'une décision du bureau électoral, des manifestants ont forcé le cordon pour tenter d'entrer dans le bâtiment», ont expliqué les forces de l'ordre, en précisant ensuite que la situation était «sous contrôle».

Suspicions d'ingérence russe

La Roumanie a basculé dans la tourmente depuis le premier tour de l'élection présidentielle, tenu le 24 novembre 2024, qui a fait émerger sur la scène politique Calin Georgescu, jusqu'alors quasi inconnu.

Fait rare dans l'Union européenne, la Cour constitutionnelle a annulé ce scrutin sur fond de suspicions d'ingérence russe et de nouvelles élections sont prévues en mai dans un climat très tendu.

Des dizaines de milliers de sympathisants de M. Georgescu sont descendus ces dernières semaines dans les rues pour dénoncer un «coup d'Etat» dicté par Bruxelles, tandis que les autorités roumaines ont mis en garde contre «une série d'actions hybrides» de Moscou.

«De la folie!», dit Elon Musk

Très critique de l'UE et de l'OTAN, cet ancien haut fonctionnaire est opposé à l'envoi d'aide à l'Ukraine et prône avant tout la recherche de la «paix», un positionnement habituel parmi les tenants de la rhétorique russe. Soupçonné d'avoir bénéficié d'une campagne de soutien illicite sur la plateforme TikTok, il a été inculpé la semaine dernière pour de multiples chefs, notamment «fausses déclarations» de financement de campagne et «incitation à troubler l'ordre constitutionnel».

Son ascension surprise a suscité l'inquiétude au sein des alliés européens de la Roumanie, devenue un pilier essentiel de l'alliance atlantique depuis le début de la guerre en Ukraine.

Mais M. Georgescu peut désormais compter sur le soutien d'une partie de la nouvelle administration américaine. «C'est de la folie!», a réagi dimanche Elon Musk, proche conseiller du président Donald Trump, à l'annonce de la décision de la Commission électorale, après déjà plusieurs commentaires similaires ces dernières semaines. Le vice-président américain JD Vance a lui aussi fustigé des autorités roumaines «annulant des élections dont elles n'aiment pas les résultats». «Elles ont si peur de leur peuple qu'elles le font taire», a-t-il déclaré.

Encouragés par de telles déclarations, les sympathisants de Calin Georgescu ont déployé ce week-end dans les rues de Bucarest une banderole appelant au secours «le président Trump». «Aidez-nous à récupérer notre pays!», pouvait-on lire.

Parmi les plus assidus, Valeria Cristache, retraitée de 63 ans enveloppée dans un drapeau de la Roumanie, se réjouit du revirement américain. «Ursula, n'oublie pas que la Romanie n'est pas à toi!», lançait-elle cette semaine à l'intention de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Il fait appel

Le candidat d'extrême droite a fait appel lundi après avoir été écarté de la course par la Commission électorale, même si son camp juge les chances de succès minces. La Cour constitutionnelle a annoncé dans un communiqué avoir reçu son recours et se réunira mardi 11 mars à 17H00 (15H00 GMT) pour l'examiner.

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