La Maison Blanche a précisé qu'il s'agissait d'un voyage à visée purement électorale, et l'équipe de campagne du démocrate indique seulement qu'il va rencontrer des membres du grand syndicat automobile UAW, dans la région de Detroit.
Le syndicat vient tout juste d'appeler à voter pour Joe Biden, un soutien qui peut peser lourd dans le Michigan, berceau de l'industrie automobile américaine.
L'Etat de la région des Grands lacs est ce que l'on appelle un «swing state», susceptible de pencher pour le président américain ou pour son grand rival Donald Trump, favori de la primaire républicaine, lors de l'élection présidentielle en novembre.
Joe Biden s'y était imposé, de peu, face à l'ancien président en 2020, et il espère répéter le résultat, mais il lui faudra composer cette fois avec la colère des Américains d'origine arabe, particulièrement nombreux dans le Michigan.
Cet électorat accuse le démocrate de 81 ans de sacrifier les civils de Gaza, en proie à une très grave crise humanitaire, au nom du soutien à Israël.
Joe Biden aurait «le cœur brisé par les souffrances de Palestiniens innocents»
La porte-parole du président américain a assuré mercredi qu'il avait «le coeur brisé par les souffrances de Palestiniens innocents», mais il en faudra bien plus pour apaiser le ressentiment des Arabes d'origine américaine.
L'attaque sans précédent des commandos du Hamas a fait 1140 morts, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels.
L'opération militaire d'Israël a, elle, fait 26'900 morts, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Un collectif d'associations avait d'ailleurs appelé à manifester en faveur d'un cessez-le-feu immédiat à Gaza mercredi soir à Dearborn, une banlieue de Detroit connue pour abriter l'une des plus grandes communautés d'origine arabe du pays.
Vendredi dernier, le maire de cette ville a expliqué sur le réseau X (anciennement Twitter) qu'il avait refusé de rencontrer la directrice de campagne du démocrate de 81 ans, de passage dans la région.
«Je ne vais pas parler d'élections alors que nous voyons un génocide se dérouler sous nos yeux avec le soutien de notre gouvernement», a déclaré Abdullah Hammoud.
«Genocide Joe» est chahuté, où qu'il aille
Où qu'il se rende, le président américain est désormais confronté à des groupes de manifestants qui, au passage de son convoi, agitent des drapeaux palestiniens, et entonnent des slogans contre «Joe le génocidaire» ("Genocide Joe").
Ses discours sont presque systématiquement interrompus par des activistes pro-Palestiniens. Le 23 janvier, Joe Biden avait ainsi dû s'arrêter plusieurs fois de parler, lors d'un événement consacré à la défense du droit à l'avortement.
Chaque voix ou presque compte pour le président démocrate, car l'élection de novembre pourrait se jouer, comme la dernière fois, sur de faibles écarts dans certains Etats-clé.
Par exemple en Pennsylvanie: Joe Biden avait difficilement gagné en 2020 dans cet Etat où vivent également de nombreux Américains d'origine arabe.
(ATS)