Accusation de viol
Tariq Ramadan sera bientôt jugé à Genève

Déjà mis en accusation en France, l'islamologue suisse Tariq Ramadan sera bientôt jugé à Genève, dans une autre affaire. Une femme l'accuse de l'avoir violée en 2008. Le Ministère public a terminé son instruction.
Publié: 20.05.2022 à 22:03 heures
L'islamologue Tariq Ramadan (à droite) et son avocat Me François Canonica arrivent au tribunal à Genève, le 10 novembre 2020.
Photo: FABRICE COFFRINI

L'islamologue suisse Tariq Ramadan sera bientôt jugé à Genève, où une femme l'accuse de l'avoir violée en 2008, a confirmé l'AFP vendredi, après des informations de la RTS.

«Le Ministère public considère que l'instruction est achevée» et «les parties sont informées qu'un acte d'accusation sera prochainement rédigé», a indiqué dans un avis de clôture d'information signé le 18 mai le procureur Adrian Holloway, selon une source proche de l'AFP.

Si les parties ont encore jusqu'au 10 juin pour éventuellement demander d'autres investigations, comme l'audition de nouveaux témoins, elle ne peuvent plus faire de recours avant le procès.

Chambre d'hôtel genevoise

La plaignante, surnommée «Brigitte» dans les médias suisses, accuse l'islamologue de l'avoir entraînée dans une chambre d'hôtel à Genève le soir du 28 octobre 2008, où il l'aurait soumise à des actes sexuels brutaux, accompagnés de coups et d'insultes.

Convertie à l'islam, elle avait fait sa connaissance quelques mois auparavant lors d'une séance de dédicace, puis lors d'une conférence en septembre. S'en était suivie une correspondance de plus en plus intime sur MSN et Facebook. Le soir des faits, elle avait rendez-vous avec le célèbre prédicateur pour prendre le thé.

Simple rencontre ou agression?

Tariq Ramadan, 59 ans aujourd'hui, qui a déposé plainte pour «dénonciation calomnieuse» contre «Brigitte», a reconnu l'avoir rencontrée mais affirme avoir renoncé à la relation sexuelle.

«Contrairement à la France, la décision de mise en accusation se fonde en droit sur de simples soupçons. Le moindre doute sur l'innocence d'une personne peut justifier son renvoi devant une juridiction de jugement. C'est ce qui s'est passé ici, dans un contexte post #MeToo, alors que les déclarations de la plaignante sont truffées de mensonges établis et d'incohérences flagrantes», ont réagi auprès de l'AFP Me Guerric Canonica, l'un de ses avocats suisses, et Me Philippe Ohayon, l'un des avocats français désigné également dans le dossier helvétique.

Mis en examen pour cinq viols en France

Le conseil de la plaignante, Me François Zimeray, explique qu'elle «est soulagée de voir que ses efforts n'ont pas été vains, elle a le sentiment d'avoir dû affronter la haine et les menaces d'une multitude pour être enfin entendue».

Tariq Ramadan et la plaignante ont été confrontés à plusieurs reprise en France, mais aussi en Suisse en novembre 2020.

En France, où l'islamologue est mis en examen pour cinq viols, deux juges d'instruction ont également signifié aux parties la fin des investigations sur ces accusations, avait révélé l'AFP en avril.

(AFP)

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