Lundi prochain, Donald Trump remplacera Joe Biden à la présidence des Etats-Unis et entrera une seconde fois à la Maison-Blanche. A ses côtés, l'entrepreneur milliardaire Elon Musk, désigné comme conseiller en économie.
Dès son premier jour, le républicain veut signer 25 décrets et lancer le remplacement de milliers d'employés administratifs. Musk, quant à lui, n'est ni prêt, ni en mesure de remplir les objectifs fixés avec sa commission chargée de chercher des mesures économiques viables pour les Etats-Unis.
Voici les quatre points les plus considérables qui pourraient jouer en la défaveur du futur président américain.
Des mesures d'économie mystérieuses
Elon Musk a annoncé vouloir économiser près de deux mille milliards de dollars dans l'administration. Une somme faramineuse. Mais selon le «New York Times», on ne sait toujours pas comment il compte s'y prendre. Des conseillers potentiels ont déjà refusé de travailler pour Musk, car, toujours selon le journal américain, ils auraient dû le faire gratuitement.
Insinuations provocatrices et soutien à l'extrême droite
Au niveau international, Elon Musk s'immisce de manière peu diplomatique dans la politique d'autres pays. Il a fait de la publicité sur X pour l'AfD, parti allemand d'extrême droite, et a accusé le Premier ministre travailliste britannique Keir Starmer d'être complice de viols. De son côté, le candidat allemand à la chancellerie Friedrich Merz se dit choqué par cette situation: «Je ne me souviens pas qu'il y ait eu dans l'histoire des démocraties occidentales un cas comparable d'ingérence dans la campagne électorale d'un pays ami.»
De la corruption «caricaturale»
L'amitié entre Elon Musk et Donald Trump devrait lui permettre de décrocher de nouveaux contrats et d'obtenir de sérieux avantages pour ses entreprises, dont SpaceX, Tesla, ou encore X. Donald Moynihan, politologue et professeur à l'Université du Michigan, s'étonne des conflits d'intérêts évidents d'un homme qui ordonne des actions concrètes sur le budget et la restructuration de plusieurs sociétés, alors que ses propres affaires dépendent de sa relation avec le pouvoir. «C'est bien évidemment de la corruption, mais à un tel niveau, ça devient caricatural.»
Une réputation catastrophique
Philipp Adorf, spécialiste des Etats-Unis à l'université de Bonn, dresse le bilan: «Elon Musk a plutôt nui à Donald Trump depuis sa réélection.» Il s'appuie sur l'échec du futur président au Congrès en décembre, avec une idée sur la loi sur les dépenses qui émanait directement de Musk. Le fait que les démocrates appellent le milliardaire «président Musk» en plaisantant a également beaucoup déplu à Trump. «Cet épisode a conduit au premier chaos interne du parti peu avant l'entrée en fonction de Trump», souligne le spécialiste. Elon Musk s'est également fait un ennemi au sein du camp républicain: Steve Bannon, qui n'hésite pas à qualifier le milliardaire de «raciste» et de «type foncièrement diabolique».
«Effet unificateur pour l'opposition»
Il est clair qu'avec sa plateforme X, Elon Musk aide Donald Trump à propager ses idées et à étendre son influence un peu partout dans le monde. Mais cela pourrait finir pas être contre-productif, notamment en Europe. «En cas de mouvement d'opposition, la surabondance d'images et de référence aux deux hommes pourrait avoir un effet unificateur», explique Philipp Adorf.
Le spécialiste n'exclut d'ailleurs pas d'autres querelles internes au Parti républicain. Possible, si les membres du Congrès s'estiment limités dans leurs décisions par l'autorité politiquement illégitime de Musk.