Vladimir Poutine serait-il cynique au point d'attaquer, pour la deuxième fois, la capitale ukrainienne le jour de l'anniversaire de la guerre? C'est en tout cas ce que certains experts attendent. Qui plus est pour une offensive de grande envergure. Si elles aussi s'attendent à une attaque à la fin février, les autorités ukrainiennes estiment en revanche qu'elle touchera plutôt les villes de Donetsk et de Lougansk, dans l'est du pays.
L'attaque doit se faire via la Biélorussie
Le journaliste russe en exil à Berlin Mikhail Zygar a un avis à ce sujet. Celui-ci est au courant de l'information circulant dans les milieux de l'administration présidentielle et des grandes entreprises russes et estime que le plan visant Kiev serait celui qui plairait le plus à Poutine. Le dictateur du Kremlin n'attendrait que le moment opportun pour conquérir la capitale le plus rapidement possible – comme il l'avait par ailleurs déjà prévu pour février 2022.
Le pays voisin, la Biélorussie, devrait jouer un rôle décisif si l'on suit cette hypothèse. Sa situation géographique, soit au nord de l'Ukraine et à l'ouest de la Russie, serait en effet optimale pour une attaque visant Kiev. En effet, Kiev n'est qu'à 170 kilomètres de la frontière biélorusse. En outre, Poutine et l'homme fort de Minsk, Alexandre Loukachenko, sont des alliés proches.
Ne pas répéter les erreurs de la première tentative
Dans cette stratégie, la nomination en janvier de Valeri Gerassimov comme nouveau commandant en chef des forces armées russes en Ukraine devrait aider le Kremlin à corriger les erreurs commises l'année dernière, raconte Mikhail Zygar.
À l'époque, l'armée de Moscou était restée bloquée à des dizaines de kilomètres de Kiev et alors que les soldats russes volaient de la nourriture et de l'essence par manque d'approvisionnement, les Ukrainiens attaquaient habilement les envahisseurs avec des armes antichars. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle, selon le journaliste en exil, les proches du Kremlin estiment à dire qu'une telle attaque serait vouée à l'échec. Mais Poutine ne pourrait pas être dissuadé d'entreprendre ce projet, selon Mikhail Zygar.