Interrogé dimanche sur la rencontre jeudi à Bruxelles entre Mme Meloni et M. Zelensky, Silvio Berlusconi a répondu: «Moi parler avec Zelensky? Si j'avais été président du Conseil, je n'y serais jamais allé.»
Il a ensuite exposé ses motifs: «Il suffisait qu'il (M. Zelensky) cesse d'attaquer les deux républiques autonomes du Donbass et tout cela ne serait pas arrivé, par conséquent, je juge très très négativement le comportement de ce monsieur», a-t-il affirmé alors qu'il venait de voter pour les élections régionales en Lombardie.
Une amitié qui dérange
Silvio Berlusconi, 86 ans, ami intime du président russe Vladimir Poutine lorsqu'il était au pouvoir, n'en est pas à sa première déclaration polémique sur le conflit en Ukraine, même s'il s'est fait plus silencieux depuis la victoire aux élections de septembre de la coalition réunissant son parti Forza Italia, la Ligue de Matteo Salvini et la formation Fratelli d'Italia de la Première ministre Giorgia Meloni.
En septembre, M. Berlusconi avait provoqué un tollé en estimant que Vladimir Poutine avait été «poussé» par sa population et les forces prorusses du Donbass à envahir l'Ukraine. Dimanche, ses nouvelles déclarations prorusses avaient à peine fait la une des sites d'information que le gouvernement publiait un communiqué pour réaffirmer le «ferme soutien» de l'Italie à l'Ukraine.
Une visite officielle à Kiev «en cours d'organisation»
«Le soutien du gouvernement italien à l'Ukraine est ferme et convaincu, comme cela est clairement prévu dans le programme et comme cela a été confirmé par tous les votes parlementaires de la majorité soutenant l'exécutif», y affirme-t-il. Mme Meloni, qui a rencontré en tête-à-tête jeudi à Bruxelles M. Zelensky, a discuté avec lui d'une visite prochaine à Kiev, «en cours d'organisation».
L'opposition de gauche, par la voix du sénateur du Parti démocrate (PD) Dario Parrini est, elle aussi, montée au créneau pour critiquer les «énièmes déclarations pro-Poutine et anti-Ukraine de Berlusconi». «Nous sommes une anomalie absolue: ni l'Allemagne, ni la France, ni l'Espagne ou le Portugal n'ont dans leur majorité gouvernementale des dirigeants politiques ayant des positions aussi délirantes», a-t-il déploré sur Facebook.
(ATS)