«La situation évolue constamment et il est difficile à l'heure actuelle d'expliquer précisément ce qui s'est passé», a déclaré à l'agence Ansa Gianpaolo Bottacin, assesseur régional de la Vénétie à la Protection civile. Ce bilan est «encore provisoire», a précisé une porte-parole des secours, Michela Canova.
Deux blessés ont été transportés à l'hôpital de Belluno, un plus grave à Trévise, et cinq à Trente, a-t-elle indiqué, sans donner de précisions sur la nationalité des victimes. Plusieurs hélicoptères ont été déployés sur place pour participer aux opérations de secours et de surveillance de la situation.
Langue grisâtre
La chute de sérac «a touché la voie d'accès au moment où s'y trouvaient plusieurs cordées, dont certaines ont été emportées, a-t-elle expliqué. Le nombre définitif d'alpinistes impliqués n'est pas encore connu.»
Des images filmées depuis un refuge voisin de la catastrophe montrent la neige mêlée de roche dévaler les pentes de la montagne dans un bruit fracassant. D'autres images reprises par des touristes sur leur portable montrent de loin la langue grisâtre de l'avalanche emporter tout sur son passage.
La Marmolada, qui culmine à 3343 mètres, est le plus haut sommet des Dolomites. Son glacier, situé sur son versant nord, est le plus étendu de la chaîne de montagnes. Il donne naissance à la rivière Avisio et surplombe le lac de Fedaia.
L'impact du changement climatique
A la fin mai, une chute de séracs avaient fait deux morts et neuf blessés, dont deux graves, au Grand Combin (VS). Pour le glaciologue italien Massimo Frezzotti, ces deux épisodes constituent un signal d'alarme sur l'état de santé des glaciers alpins.
«Le changement climatique a rendu la haute montagne plus instable et les glaciers ne sont plus en équilibre», explique le chercheur de l'Université de Rome 3 à l'Ansa.
Selon lui, «les séracs sont le résultat d'un processus naturel, mais quand la température devient trop élevée, le risque d'écroulement peut augmenter.» Un record de température a été enregistré samedi sur la Marmolada, avec environ 10 degrés au sommet, alors que la température moyenne tourne habituellement autour de 7 degrés.
L'isotherme du zéro degré - soit l'altitude minimale à laquelle la température atteint zéro degré - constitue un autre indice important. Actuellement, il se situe vers 4300 mètres, soit beaucoup plus haut que le sommet, souligne Massimo Frezzotti.
Cela signifie que le point de congélation se trouve beaucoup plus haut que la cime. En conséquence, «la fonte des glaces est importante, comme elle se produit partout dans les Alpes», conclut l'expert.
(ATS)