À bout touchant
La Floride se prépare au pire avec l'arrivée de l'ouragan Milton

L'ouragan Milton approche de la Floride, promettant des inondations catastrophiques. Biden et Trump s'accusent mutuellement de mauvaise gestion, alors que les habitants se préparent à une tempête historique.
Publié: 09.10.2024 à 23:22 heures
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Dernière mise à jour: 09.10.2024 à 23:30 heures
Milton devrait s'abattre sur la Floride en tant qu'«ouragan majeur» (catégorie 3 ou plus, sur 5) et la traverser d'ouest en est, selon le Centre national des ouragans américain (NHC).
Photo: AFP
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ATS Agence télégraphique suisse

Le puissant ouragan Milton se rapproche mercredi de la Floride, où il doit toucher terre dans la nuit. Il pourrait causer des inondations «catastrophiques», deux semaines seulement après le passage déjà destructeur et meurtrier de l'ouragan Hélène.

Sur la scène politique, républicains et démocrates continuent de s'écharper au sujet de la gestion de ces ouragans par le gouvernement fédéral, Joe Biden dénonçant mercredi l'«avalanche de mensonges» de son prédécesseur et candidat à la Maison Blanche, Donald Trump, qui accuse l'administration actuelle d'en avoir fait trop peu et trop tard.

L'agence fédérale de réponse aux catastrophes naturelles (Fema) «a toutes les ressources dont elle a besoin pour faire face à cet ouragan et à ses conséquences», a rassuré mercredi la vice-présidente et candidate démocrate Kamala Harris sur CNN.

Ville fantôme

À quelques heures de l'arrivée de Milton, le troisième État le plus peuplé du pays retient son souffle. Sarasota, sur la côte ouest de la Floride, a pris des allures de ville fantôme, alors que la pluie s'intensifie.

«Ce sera une sacrée tempête», lâche Brad Reeves, un habitant qui rentre se confiner chez lui. «Pour l'instant, ma femme, ma belle-mère et mes chats sont à la maison, sains et saufs», se rassure-t-il, disant craindre que cette «belle ville où (il) aime vivre depuis 15 ans soit détruite».

«On se remet à peine» de l'ouragan Hélène, qui a laissé «les sols saturés» d'eau, observe, «nerveux», un autre habitant, Randy Prior, 36 ans.

À Fort Myers, plus au sud, ville dévastée par l'ouragan Ian il y a deux ans, «tout le monde est anxieux», confie Debbie Edwards. «C'est comme si un syndrome de stress post-traumatique s'était installé après Ian», poursuit cette habitante. «Mais nous ne partons pas.»

Pour Joe Biden, Milton pourrait être «la pire tempête» à frapper «depuis un siècle» la Floride, pourtant habituée à ces phénomènes météorologiques. Le changement climatique rend plus probable l'intensification rapide des tempêtes et augmente le risque d'ouragans plus puissants en réchauffant les eaux des mers et des océans, selon les scientifiques.

«Tempête mortelle»

Milton devrait s'abattre sur la Floride en tant qu'«ouragan majeur» (catégorie 3 ou plus, sur 5) et la traverser d'ouest en est, selon le Centre national des ouragans américain (NHC).

Cela «va être une tempête mortelle et catastrophique», a prévenu mercredi la directrice de la Fema, Deanne Criswell.

Milton pourrait entraîner des inondations côtières allant jusqu'à 4,5 mètres et des pluies abondantes qui font courir le «risque d'inondations urbaines soudaines catastrophiques et potentiellement mortelles», indique le NHC. «Ce que nous constatons lors de ces tempêtes, c'est que la majorité des décès est liée aux inondations côtières, à l'eau», a insisté la directrice de la Fema.

Les autorités ont exhorté ces derniers jours les habitants d'une quinzaine de comtés, concernés par des ordres d'évacuation, à partir, assurant qu'il s'agissait d'une «question de vie ou de mort».

Mardi, des files interminables de voitures étaient visibles sur les grands axes de l'État et de nombreuses stations-services étaient à sec. Mais plusieurs habitants rencontrés par l'AFP ont indiqué avoir décidé de rester.

Le risque de tornades est également très élevé, selon les services météorologiques. Et les nombreux débris encore visibles laissés par Hélène, qui a fait au moins 235 morts à travers le sud-est des Etats-Unis, dont au moins 15 en Floride, présentent un danger supplémentaire.

Températures record

«De nombreux aspects d'Hélène et de Milton correspondent tout à fait à ce que nous anticipons en matière de changement climatique», relève le professeur John Marsham, spécialiste des sciences de l'atmosphère.

«Les ouragans ont besoin d'océans chauds pour se former, et les températures record des océans alimentent ces tempêtes dévastatrices. L'air chaud retient davantage d'eau, donnant des pluies plus abondantes et davantage d'inondations», explique-t-il.

Dans le même temps, «l'augmentation du niveau de la mer due au changement climatique entraîne une aggravation des inondations côtières».

Depuis plus d'un an, les températures de l'Atlantique nord évoluent sans discontinuer à des niveaux de chaleur record, selon des données de l'observatoire météorologique américain (NOAA).

Tournant politique

En pleine campagne présidentielle, ces ouragans ont pris un tournant politique. Donald Trump, qui tient régulièrement des propos climatosceptiques, a notamment accusé, sans preuve, les démocrates d'avoir «volé l'argent» de la Fema pour «le donner à leurs immigrés illégaux».

Sa rivale pour l'élection présidentielle du 5 novembre, la vice-présidente Kamala Harris, a qualifié les accusations sans fondement du camp républicain de «dangereuses» et «inadmissibles».

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