2 degrés? «C'est mort»
La fin d'un espoir sur le maintien du réchauffement climatique

Un éminent climatologue américain déclare que l'objectif de limiter le réchauffement climatique à 2°C est «mort». James Hansen pointe la hausse continue de la consommation d'énergies fossiles et une sous-estimation de certains phénomènes climatiques.
Publié: 07:47 heures
Selon un climatologue américain, il n'y a plus d'espoir pour maintenir le réchauffement en dessous de 2 degrés.
Photo: IMAGO/Photo News
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AFP Agence France-Presse

L'objectif de maintien à long terme du réchauffement climatique sous le seuil des +2 degrés Celsius par rapport à la période préindustrielle, la limite haute fixée par l'accord de Paris, «est mort», a estimé mardi un éminent climatologue américain. Il pointe la hausse des énergies fossiles.

James Hansen, ancien chef climatologue de la NASA, publie cette semaine avec plusieurs scientifiques une étude concluant que certains phénomènes qui sous-tendent le changement climatique ont été sous-estimés.

Toujours plus

L'un des scénarios ambitieux du GIEC, le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, tablant sur une nette diminution des émissions de gaz à effet de serre permettant possiblement de contenir le réchauffement sous ce seuil, est «aujourd'hui impossible», a déclaré mardi James Hansen lors d'une présentation.

En cause, explique-t-il, la consommation énergétique mondiale qui «augmente et continuera d'augmenter», avec une «majeure partie de l'énergie provenant encore des combustibles fossiles», principaux émetteurs de gaz à effet de serre.

Emissions de soufre

En plus de cette transition énergétique trop lente, le scientifique et son équipe pointent dans leur étude «un manque de réalisme dans l'évaluation du climat». Ce dernier est plus sensible aux émissions de gaz à effet de serre que ce qui est envisagé aujourd'hui, estime-t-il.

Dans leur analyse, James Hansen et ses collègues se sont également penchés sur le rôle d'un changement de régulation dans le secteur maritime en 2020, dont les effets sur le climat auraient selon eux été minimisés. Ce changement s'est traduit par une réduction des émissions de soufre, qui réfléchissaient la lumière du Soleil vers l'espace et participaient ainsi à refroidir l'atmosphère.

«Un point de non-retour»

Les chercheurs évaluent par ailleurs que la circulation méridienne de retournement de l'Atlantique (Amoc), un système de courants marins jouant un rôle majeur dans la régulation du climat, devrait cesser «au cours des 20 à 30 prochaines années» du fait notamment de la fonte des glaces.

Une telle disparition entraînerait «des problèmes majeurs, notamment une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres», préviennent-ils, parlant d'un «point de non-retour». Selon leurs prévisions, les températures moyennes mondiales devraient rester égales ou supérieures à +1,5 degré par rapport à celles préindustrielles dans les années à venir, avant d'atteindre le seuil des +2 degrés d'ici à 2045.

Le monde s'est déjà réchauffé de 1,3 degré en moyenne et le seuil des 1,5 degré a été dépassé pour la première fois ces deux dernières années selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM).

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