Café ou thé? Sortir avec des amis ou regarder un film à la maison? Choisir de rompre ou se battre pour une relation? Parmi les quelque 35'000 décisions que nous prenons chaque jour (d'après Harvard), certaines sont mineures et n'impacteront pas vraiment le cours de notre vie. D'autres, en revanche, s'accompagnent d'énormément de doutes, car elles peuvent avoir des conséquences importantes sur notre existence.
Si vous faites partie des personnes qui se sentent paralysées et angoissées dès qu'il s'agit de prendre la moindre décision (surtout les importantes!), il existe une stratégie simple qui pourrait vous aider à trancher. Développée par la journaliste économique et auteure américaine Suzy Welch, la méthode «10-10-10» peut nous aider à faire de meilleurs choix. Mais à quel point cette méthode est-elle applicable au quotidien? Nous avons posé la question à la psychologue allemande Franca Cerutti.
Plus de structure et de sécurité
Par définition, la méthode consiste à se pencher sur les conséquences à court, moyen et long terme d'une décision. Concrètement, avant de se décider, il s'agit de se poser la question suivante: à quoi ressemblera ma vie dans 10 minutes, dans 10 mois et dans 10 ans si je choisis ou non cette option?
«Les personnes qui hésitent à prendre une décision peuvent gagner en structure et en sécurité grâce à la méthode», acquiesce Franca Cerutti, qui considère la prise en compte des conséquences à long terme comme un avantage important. Par ailleurs, cette stratégie pourrait apporter plus de réflexion dans le processus de décision, chez les personnes de nature impulsive.
«La recherche en psychologie nous apprend que nous, les êtres humains, avons tendance à orienter fortement nos actions en fonction des effets à court terme», poursuit l'experte. Ainsi, la méthode 10-10-10 peut réduire les actions impulsives et favoriser une réflexion plus approfondie sur les valeurs et les priorités personnelles.
Moins efficace dans l'urgence
L'approche de la méthode 10-10-10 est simple, mais est-elle vraiment adaptée à toutes les décisions que nous prenons? «Pour celles qui sont urgentes et nécessitent une action immédiate, la méthode peut s'avérer moins pratique», explique Franca Cerutti. En effet, selon la psychologue, il convient de s'arrêter et prendre un peu de temps pour réfléchir à l'influence qu'une décision aura sur notre vie dans 10 mois et 10 ans. Cet exercice d'introspection n'est malheureusement pas possible lorsqu'on nous prend de court.
Or, notre intervenante estime quand même que la méthode est particulièrement adaptée aux décisions qui changent la vie, comme un changement de carrière, un déménagement ou un projet familial, le type de choix qu'on ne fait pas en un claquement de doigts. Elle peut également être utile pour les décisions concernant les finances et la santé.
La peur de prendre de mauvaises décisions
Bien qu'il existe des méthodes utiles, le processus de décision est parfois énormément contraignant: «Beaucoup de personnes évitent de prendre des décisions parce qu'elles ont peur de se tromper», estime l'experte, qui rappelle que le sentiment d'autodétermination dépend du fait d'être actif dans ses propres choix et de trancher soi-même.
«Il n'existe pas de décisions complètement limpides qui arrivent avec un certificat de garantie, souligne Franca Cerutti. La vie est toujours une prise de risque dans laquelle des facteurs imprévisibles entrent en jeu». Pas de panique toutefois: même si la voie choisie s'avère mauvaise, elle nous aura forcément permis de vivre une expérience importante!