Des lapins en chocolat pour fêter Pâques? Cette question préoccupe les familles. Certains parents demandent à des proches de ne pas offrir de chocolat aux enfants, là où les sucreries sont omniprésentes à cette période.
D'autres ne sont pas aussi sévères. Cela reste exceptionnel, même si les enfants ne sont pas habitués à engloutir une si grande quantité de chocolat. Comment les fêtes de Pâques influencent-elles le rapport aux sucreries? De tels excès, bien qu'exceptionnels, peuvent-ils avoir des conséquences immédiates sur la santé des enfants?
Nos articles sur pâques
Pas d'effet à court terme... à part des nausées
Kathrin Sinningen est directrice adjointe du département de recherche en nutrition infantile de la clinique pédiatrique universitaire de Bochum en Allemagne. Pour elle, il faut relativiser: «A court terme, hormis d'éventuelles nausées, cela n'a aucun effet sur la santé.» Les enfants peuvent très bien assimiler un déluge unique de sucre. Les conséquences négatives telles que les caries ou l'obésité n'apparaîtraient que si un enfant mange régulièrement beaucoup de sucreries.
D'un point de vue psychologique, il est toutefois contre-productif, selon l'experte, que les parents n'autorisent leurs enfants à consommer des sucreries que lors de journées spéciales comme Pâques, Noël ou les anniversaires.
Interdire le chocolat, c'est le rendre tentant
«Le problème, c'est que les petits associent certains jours de l'année aux sucreries et grignotent particulièrement à ces occasions, parce qu'ils n'ont jamais le droit de le faire autrement.» Selon Kathrin Sinningen, l'objectif doit être d'intégrer les aliments sucrés dans la vie quotidienne de telle sorte qu'ils n'aient plus d'importance particulière.
Cela signifie entre autres qu'ilne pas donner de chocolat comme récompense après une bonne note à l'école ou après avoir rangé sa chambre. «De telles habitudes s'impriment et persistent souvent jusqu'à l'âge adulte», alerte Kathrin Sinningen. Cela se traduit par exemple par le fait de s'offrir une tablette de chocolat après une journée éprouvante.
Ajouter une alternative saine
Les parents peuvent faire différentes choses pour que les enfants apprennent à gérer le sucre de manière saine et pour éviter qu'une journée comme celle de Pâques ne déborde. «D'une part, il est judicieux de proposer régulièrement à l'enfant une alternative saine.» Autrement dit, placer un fruit ou un légume coupé en tranches dans l'assiette du goûter.
Selon l'experte, un enfant accepte plus facilement les alternatives saines si elles sont accessibles. Peu à peu, les sucreries et les fruits ou légumes pourraient alors être servis ensemble. «L'enfant acceptera également l'alternative saine et ne consommera pas seulement la portion complémentaire de sucreries», explique Kathrin Sinningen. Les aliments contenant du sucre ne doivent donc pas disparaître complètement du menu.
La perception du goût se forge très tôt
Un autre conseil est de gérer les quantités: pas plus de sucreries par jour que ce qu'un enfant peut tenir dans sa main. Ce n'est pas seulement une bonne valeur de référence pour les parents, mais aussi pour les petits, explique l'experte. «Les enfants ont toujours besoin d'une justification, et la règle: 'Je ne peux manger par jour que la quantité de sucreries qui tient dans ma main droite ou gauche' est compréhensible.»
De nombreux médecins conseillent d'ailleurs de limiter fortement la consommation de sucre chez les enfants, surtout dans les premières années après la naissance. Kathrin Sinningen explique: «C'est parce que c'est à cette période que les bases de la perception du goût sont posées». Lorsqu'un jeune enfant s'est déjà habitué aux sucreries, il est difficile – mais pas impossible – de se défaire de cette habitude. Selon l'experte, la meilleure façon d'y parvenir est d'effectuer la transition en douceur. Pour un enfant qui aime les jus de fruits, elle conseille de mélanger peu à peu la boisson avec de plus en plus d'eau.