Un bosquet de séquoias, dont le «Général Sherman» et ses 83 mètres de haut, considéré comme l'arbre le plus volumineux du monde, ont reçu la visite de pompiers qui ont enroulé la base des troncs de feuilles d'aluminium au cas où les flammes menaceraient ces arbres millénaires.
Quelque 2000 pompiers au total sont mobilisés dans la zone du parc national de Séquoia, dans le centre de la Californie, pour débroussailler et y pré-positionner des engins.
«Ils prennent des mesures extraordinaires pour protéger ces arbres», a dit l'une des responsables du parc, Christy Brigham, citée par le quotidien Mercury News. «On veut vraiment faire tout notre possible pour protéger ces arbres vieux de 2000 à 3000 ans», souligne-t-elle.
Le réchauffement climatique en cause
Des milliers de km2 de forêts ont déjà brûlé cette année en Californie. Le nombre et l'intensité des feux se sont multipliés ces dernières années dans tout l'ouest des Etats-Unis, avec un très net allongement de la saison des incendies.
Selon les experts, ce phénomène est notamment lié au réchauffement de la planète: l'augmentation de la température, la multiplication des canicules et la baisse des précipitations par endroits forment un cocktail incendiaire idéal.
Deux incendies brûlaient jeudi à proximité de la «Forêt Géante» du parc Séquoia, qui abrite cinq des arbres les plus volumineux connus dans le monde, dont le «Général Sherman», et attire en temps normal des dizaines de milliers de touristes.
Les incendies de faible intensité ne sont en général pas suffisants pour nuire aux séquoias géants, adaptés à ces sinistres avec leur écorce très épaisse et leurs branches situées très en hauteur, hors d'atteinte des flammes. Au contraire, ces arbres ont besoin des incendies pour se reproduire: la chaleur des flammes fait éclater les cônes comme du pop-corn pour en libérer des centaines de graines.
Mais ces géants, qui ne poussent qu'en Californie sur les contreforts de la Sierra Nevada, ne sont en revanche pas adaptés pour survivre aux feux plus intenses qui ont eu tendance à se déclarer ces dernières années à la faveur du changement climatique.
«En termes climatologiques, on est en terre inconnue», s'inquiète ainsi Crystal Kolden, spécialiste des incendies à l'Université de Californie à Merced, citée par le Los Angeles Times.
En mai dernier, des experts avaient eu la surprise de découvrir un séquoia géant en train de se consumer lentement, comme une bûche dans la cheminée, après avoir été pris dans un gigantesque incendie qui avait ravagé la région neuf mois plus tôt.
(ATS)