Qui a dit que la pandémie allait entamer la libido des Suisses? En réalité, c'est tout le contraire! Une étude de l'agence de rencontres en ligne Parship.ch auprès de plus de 1000 personnes de 18 à 69 ans le prouve: la sexualité des couples suisses s'est nettement améliorée pendant la pandémie.
L'enquête a été effectuée dès novembre 2020, au milieu de la deuxième vague lorsque les cas de coronavirus étaient en forte augmentation. Plus de la moitié des interrogés - tous en couple - évoquent une amélioration de l'intensité de leur vie sexuelle. C'est particulièrement vrai pour les jeunes couples.
Avec l'obligation du télétravail, les Suisses ont passé beaucoup de temps à la maison. Les contacts sociaux en général ont chuté, mais ils ont logiquement augmenté dans le cadre du couple. Ce qui signifie davantage de temps pour la relation et moins de distractions extérieures.
«En temps normal, de nombreux couples viennent me voir dans mon cabinet et déplorent le manque d'espace et de temps l'un pour l'autre dans la vie quotidienne. Le sexe est donc très rapide et mécanique, comme forcé», explique la psychothérapeute et sexologue Dania Schiftan, qui travaille pour Parship.
Plus de tendresse et d'humour
Si les restrictions ont été compliquées pour la vie sociale, elles ont au moins ajouté du piment à la vie amoureuse: le télétravail a, par exemple, permis aux partenaires d'échanger des moments de tendresse. «Il y avait soudain la place pour les câlins et les caresses», poursuit l'experte.
L'étude de Parship confirme cette observation. Les partenaires amoureux disent avoir échangé davantage d'affection, mais que l'humour au lit a également augmenté. Les répondants ont aussi eu de meilleurs rapports sexuels pour certains (31% des hommes, 24% des femmes), et plus fréquents. Les changements ont été perçus de manière plus positive chez les 18-49 ans que chez les plus âgés (50-69 ans).
En plein boom: les sex-toys et... le désinfectant
La pandémie semble également avoir titillé les Suisses en terme de curiosité. Ainsi, un tiers des hommes et un quart des femmes ont innové en matière de lieux pour faire l'amour ou de nouvelles positions. Mais les grands gagnants de la pandémie sont les sex-toys, en plein boom.
Amorelie, l'un des plus grands acteurs du marché, a constaté un boom de ses produits. Parmi les «tops du Covid»: les fouets mais aussi les jouets contrôlés à distance, dont les ventes ont triplé. Logique, lorsque l'on est confiné(e) dans des endroits différents.
Plus surprenant: le fabricant de sex-toys a également enregistré une hausse inhabituelle des... produits de désinfection. «Avec le Covid-19, l'hygiène a aussi gagné en importance dans la chambre à coucher», résume Anna Robbert, en charge des relations médias chez Amorelie.
Un contre-coup après la pandémie?
Une des conclusions de l'étude de Parship: les hommes valorisent particulièrement les bouleversements impliqués par la pandémie. «Les femmes, elles, sont attentives à des éléments comme la tendresse et l'humour même en temps normal. Alors qu'il a fallu le Covid-19 pour que beaucoup d'hommes s'aperçoivent de ces bienfaits», explique Dania Schiftan.
Forts de ce nouvel élan sexuel, certains couples s'inquiètent du retour à la «normale» dans la chambre à coucher. «De nombreux patients se demandent comment ils pourront maintenir cette proximité et intimité retrouvées», analyse la sexologue.
Selon elle, de nombreux couples risquent de retombent dans leurs «travers» et de reprendre leurs anciens schémas, mais que le fait d'avoir connu cette situation leur donnera envie d'agencer différemment leur temps avec davantage d'espace pour la complicité avec leur partenaire.
