Marilyn Manson a toujours cultivé son rôle de monstre sur scène: ténébreux, malsain, excessif, glorifiant la violence et le noir. Il se pourrait que ces adjectifs s'appliquent aussi à celui qui se cache derrière la conjonction du nom de Marilyn Monroe et de Charles Manson.
De nombreuses femmes accusent le chanteur de les avoir abusés sexuellement, psychologiquement et physiquement. Le magazine «Rolling Stone» a approfondi l'affaire et réalisé plus de 55 entretiens avec l'entourage de Marilyn Manson.
Le magazine musical affirme avoir découvert que le rockeur cachait son côté violent «aux yeux de tous». Il n'aurait jamais fait grand secret en public et parmi ses connaissances qu'il torturait des femmes – mais son personnage sur scène se mélangeant avec sa vraie personnalité, ses déclarations n'ont jamais été prises au sérieux.
Une chambre de punition
Un exemple cité dans le texte: la «chambre des mauvaises filles» (room of bad girls en anglais, ndlr) de Marilyn Manson. Dans son ancien appartement de West Hollywood, à Los Angeles, se trouvait une cellule en verre insonorisée utilisée par le locataire précédent pour la production musicale. Marilyn Manson y aurait enfermé des femmes pour les «punir», selon deux de ses ex-petites amies.
«C'était une punition», dit la mannequin Ashley Morgan Smithline: «personne ne vous entend crier là-dedans». Marilyn Manson, continue-t-elle, aimait la regarder paniquer à travers les vitres de la pièce. «J'ai fini par apprendre à ne pas me débattre parce que c'est ce qu'il voulait.» Selon Ashley Walters, ancienne assistante de Manson et une des victimes présumées, le chanteur aimait raconter à son entourage qu'il l'avait enfermée dans la «salle des mauvaises filles»: «il en plaisantait et s'en vantait même». Plusieurs membres de l'entourage de Marilyn Manson ont confirmé avoir entendu parler de la «salle des mauvaises filles». Le rockeur l'évoquait même dans une interview de 2012: «si quelqu'un ne se comporte pas bien, je l'enferme là-dedans. C'est insonorisé.»
«On appelait son appartement le réfrigérateur noir»
Par ailleurs, l'appartement ressemblait à un décor de film d'horreur. Les murs étaient peints complètement en noir et sporadiquement décorés de couleur rouge simulant du sang. Au-dessus de son lit, Marilyn Manson avait tagué le mot Sida en grosses lettres. Certains témoignent d'épais rideaux empêchant la lumière du jour d'entrer à l'intérieur. La température ne dépassait jamais les 18 degrés. Si quelqu'un baissait la climatisation, l'hôte piquait des crises de nerfs. Ses anciennes petites amies appelaient son appartement un «réfrigérateur noir».
Plus d'une douzaine de femmes se sont exprimées contre Manson, dont la star hollywoodienne Evan Rachel Wood. L'actrice était fiancée à Marilyn Manson. Quatre femmes ont déposé une plainte au civil contre le chanteur. Le principal intéressé nie toutes les allégations: «Ma vie et mon art sont depuis longtemps des aimants à controverses, mais ces dernières allégations à mon sujet sont de terribles déformations de la réalité», a-t-il écrit sur Instagram.
(Adaptation par Jocelyn Daloz)