«Tu ne penses vraiment qu'à ton nombril!» Voilà le genre de phrase qui agit comme une gifle en plein visage et qu'on rumine durant des jours. On se demande avec effroi si c'est vrai, si on n'en fait réellement qu'à sa tête, si on est insupportable pour nos proches, si on est un peu narcissique...
Sachez que si vous avez cliqué sur cet article d'une main fébrile, alors qu'une goutte de sueur roulait déjà sur votre tempe, il n'y a aucune raison de paniquer: d'après «Psychology Today», les véritables narcissiques (qui ne représentent que 2% de la population!) s'en fichent totalement d'être égocentriques. Ils et elles préfèrent largement être admirés qu'appréciés. Donc le simple fait de vous en inquiéter est déjà un excellent signe!
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Par ailleurs, des études américaines, notamment citées par le média Fortune ce printemps, ont démontré que notre cerveau est câblé à la fois pour l'égoïsme et l'altruisme. En effet, tous deux sont cruciaux à notre survie (de manière un peu archaïque, mais quand même!): s'il est parfois indispensable de penser à soi pour sauver sa peau en cas de danger immédiat (comme une attaque de mammouths), notre capacité à coopérer et à tisser des liens avec nos semblables est tout aussi cruciale: «Cela signifie qu'il existe des contraintes et des limites naturelles aux comportements égoïstes», souligne Fortune.
Et si l'égocentrisme devient trop présent?
En d'autres termes, un peu d'égoïsme occasionnel ne pose pas de problème, tant qu'il ne domine pas les comportements altruistes. Ceux-ci sont d'ailleurs indissociables à notre bonheur, ainsi que le martèle le fameux World Happiness Report: «Des recherches ont prouvé que l'altruisme augmente le bien-être des personnes qui en font preuve, ainsi que celui des personnes qui observent des actes d'altruisme, peut-on lire dans l'édition 2023 de la publication. Cette association positive semble être bidirectionnelle, sachant que les individus plus heureux ont également tendance à se montrer plus altruistes.»
Pour en avoir le cœur net, voici les 6 signes caractéristiques des personnes dont l'égocentrisme est trop dominant et mérite d'être travaillé, d'après Very Well Mind:
Elles monopolisent la conversation
«Les personnes trop centrées sur elles-mêmes ont tendance à parler le plus, dans le cadre de conversations informelles comme de réunions, précise la Dre. Aimee Daramus, psychologue clinicienne, auprès le média américain. Quand vous leur parlez, vous pouvez avoir l'impression que la discussion se focalise uniquement sur leur vie, leurs accomplissements et leurs problèmes personnels.»
Si vous vous reconnaissez dans cette description et que ce constat vous dérange, un bon début serait simplement d'observer votre tendance à monopoliser le micro, puis de vous efforcer à poser plusieurs questions à vos interlocuteurs, la prochaine fois que vous plongerez dans une discussion.
Elles manquent d'empathie
Il est pratiquement impossible de se montrer empathique avec autrui sans prendre le temps de se mettre à leur place et d'essayer de comprendre leurs émotions: «Parfois, les personnes égocentriques ne sont pas capables d'adopter la perspective de quelqu'un d'autre, précise Very Well Mind. Elles n'arrivent donc pas à se montrer empathiques avec leur entourage.»
Or, d'après une étude réalisée en 2021 par l'Université de Toronto, les petits actes d'empathie peuvent largement contribuer à augmenter notre bien-être et la qualité émotionnelle de notre quotidien (sauf en couple, apparemment!).
Elles veulent toujours être le centre de l'attention
«Dans une discussion à plusieurs, quand quelqu'un raconte une anecdote drôle, la personne égocentrique aura tendance à interrompre la conversation pour y injecter sa propre histoire, dans le but de surpasser l'individu qui parlait, explique la Dre. Daramus. Ou alors, si une situation attire l'attention de tout le monde, la personne tentera peut-être de s'immiscer dans ladite situation pour en devenir le centre. Dans un autre contexte, elle pourra aussi tenter de réconforter un proche en lui racontant uniquement des histoires qui la concernent elle-même.»
Elles prennent plus qu'elles ne donnent
D'après Very Well Mind, une relation avec un individu centré sur lui-même peut donner l'impression d'être purement unilatérale et peu réciproque, dans la mesure où l'une des deux personnes fera tout ce qu'elle peut pour maintenir le lien, en fournissant un maximum d'efforts, tandis que l'autre ne lui rendra que rarement la pareille. Serait-ce son manque d'empathie qui l'empêche d'entrevoir l'injustice de la situation?
Elles veulent tout faire à leur façon
D'après la Dre. Daramus, un signe très parlant est lorsqu'une personne ne laisse jamais ses proches choisir le film ou le restaurant qui constitueront la soirée: «Elle aura tendance à vouloir tout organiser selon ses propres désirs et ne parviendra pas forcément à accepter des compromis, ou à s'adapter aux vœux de quelqu'un d'autre.»
Elles rejettent facilement la faute sur autrui
Le média américain conclut en soulignant qu'un autre signe caractéristique est une grande difficulté à assumer les responsabilités de ses actes et assumer ses faux-pas: «Les personnes égocentriques sont parfois incapables de reconnaître leurs propres erreurs et peuvent accuser les autres de leur moindre tort.»
Comment devient-on (trop) égocentrique?
Que vous viviez en compagnie d'une personne cochant plusieurs de ces cases ou que vous reconnaissiez ces signes chez vous-même, sachez que ce type de comportement est, la plupart du temps, totalement inconscient, absolument pas malveillant et lié à des difficultés passées qui méritent d'être travaillées pour renforcer l'épanouissement personnel:
Pour la Dre. Daramus, il peut être lié à l'éducation, à la blessure du rejet (par exemple lorsque la personne n'a pas été écoutée ou priorisée durant son enfance) ou encore à une expérience traumatisante qui l'a obligée à considérer ses besoins avant tout, pour survivre.
L'experte souligne également que l'anxiété, les troubles dépressifs ou encore la neurodivergence peuvent conduire à des comportements qu'on peut facilement interpréter comme étant de l'égocentrisme, mais qui ne résultent que d'une certaine difficulté à s'exprimer ou à créer des liens. Si ces informations vous interpellent ou vous questionnent, n'hésitez pas à en parler avec un ou une psychologue, qui saura vous rassurer et vous aider à créer un meilleur équilibre.